- Euro - Groupe E
- Aurelien Renault
L’action de la rencontre
On joue les dix dernières minutes de ce Suède-Belgique haletant. Les Scandinaves, en plein élan de possession au cœur de la seconde période héritent d’un corner. Kim Källstrom, excellent ce soir, botte sur la tête d’Andreas Granqvist qui reprend impeccablement. Isaksson est battu mais Thomas Meunier ne dort pas et repousse sur sa ligne. Le peuple jaune se prend la tête dans les mains et vient de laisser filer l’occasion de son tournoi. Deux minutes plus tard, une frappe déviée de Nainggolan viendra annihiler les espoirs de la Suède et mettre Ibrahimovic à la retraite.
Au cœur du match
Malgré son élimination, la Suède n’aura pas vraiment de regrets à nourrir puisqu’elle se sera donnée de bout en bout après deux premiers matchs loin d’être aboutis. Marcus Berg prend ainsi les Diables par les cornes et allume la première mèche au bout de cinq minutes de jeu : sa bonne reprise vient buter sur un Courtois excellent. A la révolte scandinave, la Belgique répond par son éternelle maîtrise du ballon, celle-là même qui n’avait pas suffi contre l’Italie mais qui lui avait permis d’écarter l’Irlande (3-0). Avec Kévin De Bruyne et Eden Hazard, elle s’engage dans ce à quoi elle excelle le plus : l’art du contre. Romelu Lukaku, deux buts au compteur dans cet Euro, fait peser une menace constante sur la charnière Lindelöf-Granqvist. La grande différence dans ce duel ne se situe pas au niveau des qualités des formations mais de leurs motivations. Contrairement aux Belges, les Suédois n’ont pas le choix de l’emporter pour voir les huitièmes de finale et ça se sent. Leurs actions plus incisives en première période offrent coup sur coup une frappe croisée d’Ibrahimovic non cadrée et une mèche de Larsson qui connaît le même sort.
La Suède se bat bien mais perd
Comment qualifier alors la deuxième période de la Suède ? Courageuse semble être le mot qui lui sied le plus. Moins talentueuse individuellement, elle propose un combat qui pousse à l’admiration et met la Belgique sur l’éteignoir. Et sur le reculoir. Pour sa dernière sortie internationale, l’ancien Z du Paris-Saint-Germain se montre totalement disponible, n’hésitant pas à venir chercher les ballons dans son propre camp. C’est d’ailleurs lui qui croit ouvrir le score mais il est finalement signalé de façon litigieuse en position de hors-jeu. Pas avare en efforts, la Suède se donne mais s’expose. Alors que De Bruyne inquiète par deux fois Isaksson, c’est Lukaku qui bute d’abord sur l’ancien portier rennais avant de marquer et de se faire à son tour signaler en position de hors-jeu. Quand bien même, le chrono qui défile assombrit les espoirs jaunes et rend l’avenir belge plus étincelant. Alors que Granqvist manque l’ouverture du score, Radja Nainggolan vient planter la banderille finale en allumant une frappe de l’extérieur de la surface, déviée, qui vient mourir dans le petit filet droit d’Isaksson. La Suède ne s’en relève pas, quitte cet Euro la tête haute et dit adieu à son Z. La Belgique, deuxième de sa poule, jouera la Hongrie dans la partie haute du tableau final. Tout bénéf.
L’homme phare de la rencontre : Zlatan Ibrahimovic
Restons justes ! On ne met pas Zlatan en valeur pour honorer sa dernière cap' mais absolument pour honorer sa dernière prestation sportive. Si sa nonchalance avait agacé lors des deux premiers matchs, l'ancien joueur de l'Ajax a pris les choses en main ce soir contre la Belgique et si sa Suède a tenu jusqu'aux dernières minutes de la partie, c'est en partie parce qu'Ibrahimovic a pesé sur les débats. Constamment demandeur de ballons, il a fait jouer les siens assez juste et donné le tempo. Il s'est même procuré de nombreuses occasions dont un but refusé pour une position de hors-jeu très limite. Reste qu'au final, Zlatan quitte l'Euro par la petite porte mais rien ne saurait remettre en cause son apport à sa sélection pendant 12 ans.
Le taux de régalade : 5,5/10
On attendait un beau duel, on a eu un combat acharné mais pas un grand match de football. Il faut dire que les Suédois ont dominé mais que les Scandinaves ne sont pas adeptes du football le plus explosif. Dans un match plus physique que technique, les contres piquants des Belges ont amené des vagues de suspense consacrées par l'étincelle de Nainggolan. Un dernier match de poules acceptable mais loin d'être l'un des meilleurs duels de la compétition.