- Euro 2016
- Thomas Maitre
Mardi, à Marseille, de violents incidents éclatent (à nouveaux) entre des supporters Ukrainiens et Polonais. A proximité du Vélodrome, les policiers sont obligés d’utiliser des canons à eau et du gaz lacrymogène pour disperser les mouvements de foule toujours aussi impressionnant. En pleine après-midi, des scènes d’une violence extrême éclatent sous le soleil Marseillais. Certains jeunes locaux ne peuvent d’ailleurs pas s’empêcher de se mêler à la rixe, mais certains vont vite déchanter. Les policiers procèdent ensuite à des interpellations. Certains témoignent avoir vu des supporters Polonais défiler derrière une banderole « Defenders of European Culture » (Défenseurs de la Culture Européenne). Est-ce cette banderole qui a mis le feu au poudre et provoqué la colère des Ukrainiens ? Quoiqu’il en soit, ces incidents sont hélas devenus banals. A Marseille par exemple, les bagarres qui ont eu lieu avant, pendant et après le match Angleterre-Russie ont faits de nombreuses victimes et provoqués des dégâts considérables. En 12 jours de compétition, il y a eu au moins autant d’affrontements. Voici quelques exemples : A Nice (supporters Niçois contre supporters Nord-Irlandais le 11 juin), Paris (supporters Parisiens contre supporters Turcs le 12 juin), Lille (supporters Ukrainiens contre supporters Allemands le 12 juin ; supporters Gallois contre supporters Russes le 15 juin), Lyon (agressions au couteau par des supporters Albanais sur deux supporters Belges et Français dans la fan zone le 16 juin), Saint-Étienne (supporters Croates qui se battent dans les tribunes et lancent des fumigènes sur le stade le 17 juin), …
Patrice Kanner voulait « rassembler les foules »
En plus de la menace terroriste constante, on pouvait s’inquiéter du climat social actuel tendu qui règne dans notre pays. Même si certaines rencontres étaient classées « à risque », la fréquence et la violence des incidents étaient difficilement prévisible. Pour le ministre des sports Français, ce début d’Euro est un échec sur le plan de la « cohésion Européenne ». La France va mal, mais force est de constater que l’Europe ne va pas mieux. Car au-delà de la bêtise humaine et de certaines catégories de Hooligans qui seront toujours au rendez-vous, l’ampleur de ces incidents traduit également les tensions politiques existantes entre certaines nations de la zone Euro. Le terrorisme, l’Economie, les migrants, les extrémistes, la religion etc… tous ces facteurs sont actuellement des sources de conflit un peu partout en Europe et font naître ces violences. A l’heure où certains s’interrogent sur les bienfaits de leur présence dans cette bonne vieille Europe, on se rend compte que la morosité ambiante va bien au-delà de nos frontières et que la violence du foot est le symbole de la montée du nationalisme et de l’extrémisme. En voyant toutes ces dérives, on peut être pessimiste quant à l’avenir de l’UNION Européenne.
Le plus dur est fait ?
A la fin de la semaine, on basculera dans le tableau final du tournoi. L’élimination de certaines nations et la réduction du nombre d’équipe vont certainement atténuer les rixes entre supporters. La qualification de la France est aussi une bonne nouvelle pour la suite de la compétition car une élimination prématurée aurait certainement amplifié la colère générale. Au milieu de ces affrontements, on a aussi vu des scènes de joies. Des Irlandais qui chantent une berceuse à une petite fille dans le métro, des Slovaques qui applaudissent les « God Save The Queen Anglais », etc… Heureusement que de véritables supporters sont là pour célébrer cet évènement comme il se doit. Mais pour l’instant, ce sont bien les violents affrontements qui restent à l’esprit