- Pays de Galles
- Aurelien Renault
« Je n’ai pas d’attente particulière. Je veux juste y aller et jouer au football. Je veux y aller et m’éclater sur le terrain. » Ca, ce sont les mots de Gareth Bale pour WalesOnline à quelques heures du coup d’envoi de l’Euro. Deux semaines plus tard, la star du Pays de Galles s’apprête à disputer un huitième de finale des plus abordables contre l’Irlande du Nord. Et on ne peut qu’affirmer que jusqu’à présent, l’ancien de Tottenham a réalisé ses souhaits. En plus de vraiment s’éclater sur les pelouses de l’hexagone, c’est aussi les autres que le Madrilène a éclatés. Sur les trois sorties des Gallois, il a scoré à chaque fois, marquant principalement les esprits contre la Slovaquie (victoire 2-1) et surtout la Russie (victoire 3-0) où la rafale galloise aurait d’ailleurs pu marquer davantage qu’un seul pion tant ses jambes étaient en feu. « Nous sommes très heureux, a ainsi réagi Bale au sortir de la démonstration contre les Russes. Nous sommes en tête du groupe, que demander de mieux ? C'est un rêve pour nous tous. On s'était dit qu'on voulait faire des efforts, on a réussi notre objectif, que demander de mieux ? » Une qualif’ en quarts, peut-être ?
Welsh diesel
Gareth Bale à l’Euro 2016, c’était un peu la grande interrogation avant l’ouverture des débats. Le natif de Cardiff venait ainsi de remporter la Ligue des champions pour la deuxième fois de sa carrière avec le Real Madrid et sortait d’une saison longue et éreintante au cours de laquelle son corps ne l’avait pas toujours laissé tranquille. Par ailleurs, ses absences lors de certaines rencontres amicales des Gallois - contre l’Irlande du Nord en mars notamment (1-1) – principalement pour privilégier ses conquêtes madrilènes, avaient laissé planer un doute quant à son implication future et surtout sur son état de forme à venir. « Je suis à 100% ! », avait alors martelé le Dragon la veille du premier match contre les Slovaques. Décisif mais pas tranchant dans le jeu, Gareth avait sauvé les meubles par deux coup-francs en ouverture puis lors de la défaite contre les Anglais (2-1). Mais c’est contre la Russie que la fusée galloise s’est vraiment réveillée. Et distinguée. Sa prestation aura alors été saluée par l’ensemble de la presse européenne, le joueur de Madrid rappelant ainsi à tous toute l’étendue de ses capacités d’accélération dévastatrices. A l’aube des huitièmes, Bale semble ainsi au sommet de sa forme, comme il l’avait promis.
Le meilleur joueur de l’Euro ?
Avant de retrouver l’Irlande du Nord en huitièmes de finale au Parc des Princes (samedi, à 18h), Gareth Bale cristallise une seule et même question : est-il pour l’instant LA star de cet Euro 2016 ? Sans le réveil explosif de Cristiano Ronaldo – auteur d’un doublé - contre la Hongrie (3-3), on aurait été tenté de dire que oui. Mais ce serait également négliger l’excellent tournoi disputé jusqu’alors par Andrés Iniesta, Eden Hazard ou encore le Frenchie N’Golo Kanté. Et tant d’autres. Et le paradoxe de l’individualité Gareth Bale, c’est d’ailleurs lui qui le définit le mieux. « Cette équipe ne repose pas sur un seul homme, tous ces joueurs sont mes frangins. » Le Gallois brille-t-il alors dans ce tournoi parce qu’il est une star sublimée par des potes – tous très talentueux - à son service ? Ca en a tout l’air. La génération Allen-Ramsey-Williams a en tout cas des quarts de finale historiques à portée de main qu’elle n’entend pas laisser filer dans l’escarcelle nord-irlandaise. « Notre confiance est élevée, a prévenu Bale en conférence hier. Gardons la même attitude, on a hâte de retrouver le terrain. L'Irlande du Nord a une mentalité similaire à la nôtre, les joueurs font très bien ce qu'ils savent faire, notamment défensivement. » A Gareth de les empêcher de faire correctement leur travail. Car c’est là que se situe le prix d’une entrée fracassante dans l’Histoire.