- Euro 2016
- Julia Chenu
Une déception de la péninsule ibérique
On attendait les tenant du titre au tournant, cette équipe d’Espagne qui avait su remporter consécutivement les Euro 2008 et 2012, et entre deux, une Coupe du monde. On attendait de l’équipe espagnole, composées des meilleurs joueurs mondiaux, qu’elle nous surprenne encore. Mais là est peut-être une des raisons de cette contre-performance. Les joueurs ont tous réalisé une énième saison de folie, avec la Ligue des Champions qui a été remportée pour certains, quand ce n’est pas la Liga qui est remportée pour d’autres. On peut donc raisonnablement penser que les joueurs sont arrivés épuisés à cet Euro, ce que confirme leurs trois matchs de poule. Dans l’ordre, on a vu un nul, une victoire et une défaite. Vraiment pas très glorieux pour l’une des meilleures équipes du monde. Le seul match qui nous a montré de quoi était capable l’Espagne, avec son jeu si particulier, axé autour de son milieu de terrain qui fait énormément tourner le ballon avant d’enclencher une offensive éclair, c’était le match face à la Turquie. Cette dernière était peu sereine et avait sans doute la pression, ce qui a permis à la Roja d’étaler son jeu à la perfection. Hormis ce seul match, les deux autres nous ont fourni une prestation très décevante. Face à la République Tchèque, les Espagnols semblaient ailleurs. Et face à la Croatie, ils ont très bien joué la première mi-temps, mais en manquant trop les occasions qu’ils avaient, tandis que la seconde période a plutôt vu une domination croate. Globalement, c’est un échec de cette équipe d’Espagne. Il va falloir faire plus que ça pour espérer l’emporter face à l’Italie lundi prochain.
Le Portugal ne peut pas se targuer d’avoir faire mieux. Comptant dans son effectif le meilleur buteur de Liga, et également le meilleur joueur du monde Cristiano Rolando, la Seleçao n’a pas mieux fait. Elle termine deuxième de son groupe (tiens, comme l’Espagne, coïncidence ?) derrière une solide équipe de Hongrie, pourtant le vrai challenger du groupe D, et contre laquelle elle n’a pu que faire match nul. Pourtant c’est ce match qui a véritablement lancé le Portugal dans la compétition, et surtout l’a remis à niveau. Un match nul de folie, où le Portugal met 3 buts grâce à un doublé de Ronaldo, mais s’en prend également 3, dont le premier qui ouvre le score. On peut se poser de sérieuses questions sur la défense. En effet, même si grâce à ce match on a vu le Portugal jouer intelligemment, en écartant et en mettant à profit les qualités de Ronaldo, il reste que l’équipe a tout de même encaissé 4 buts en 2 matchs. Plutôt énorme pour une équipe de rang mondial. D’autant plus qu’elle n’a tiré que le match nul face au petit poucet islandais. Pas de quoi faire peur au prochain adversaire de la Seleçao pour les huitièmes de finale en tout cas.
Les Anglais, toujours la même rengaine
On nous avait promis une équipe du tonnerre. Pas d’éclair de génie de ce point de vu là. Certes l’équipe d’Angleterre fait partie de ces plus jeunes équipes du tournoi. La jeunesse n’est pourtant pas toujours gage de réussite, la preuve. Le meilleur joueur de l’équipe reste, encore et toujours, le « famous » Wayne Rooney. D’abord placé en pointe de l’attaque à ses débuts dans la sélection, il est maintenant rétrogradé en milieu offensif. Mais papi fait de la résistance et débloque très souvent de mauvaise situation pour les Anglais. Avalant les kilomètres comme s’il avait encore 20 ans, le mannuchien se permet même quelques frappes qui font trembler les adversaires. A l’inverse, les pépites Kane et Sterling, pourtant classés comme les meilleurs joueurs de la Premier League cette année, n’ont vraiment pas impressionné. Lors du premier match déjà, face à la Russie, on voyait mal la victoire se profiler à l’horizon. Et à juste titre, puisque ne menant que 1 à 0, les Three Lions se font remonter dans les cinq dernières minutes par une équipe de Russie pas plus brillante, mais qui en voulait quand même. Elle avait les tripes comme on dit dans le jargon. Si ls deux matchs suivants ont vu l’Angleterre l’emporter, c’était encore une fois sans impressionner. Certes cette fois Kane, Sturridge et Co ont fait le job, mais niveau technique ça restait assez approximatif. Les pointes de vitesse de Sturridge sur l’aile gauche, qui ensuite perd la balle en un contre un, face au défenseur adverse sont à s’arracher les cheveux. On attend bien mieux de la suite de la compétition.
Seul participant des pays Scandinaves à la phase éliminatoire, la Suède n’aura pas fait long feu
On l’a appris au dernier moment, c’était la dernière participation du grand Zlatan Ibrahimovic sous les couleurs jaunes et bleus. L’aurait-on su plus tôt, on aurait été encore plus exigeant. Le mythique attaquant n’aurait pas brillé lors de cet Euro, et c’est bien dommage. On aurait bien mérité un dernier coup-franc puissant transperçant le mur adverse, un but raccroc du genou, ou un coup de génie comme lui seul a su nous le montrer au Paris Saint-Germain. Mais non, on n’a rien vu de ça. En fait, on n’a rien vu de la part de la Suède tout court. Trop timorée, trop fatiguée, techniquement absente, l’équipe n’était pas sous son meilleur jour lors de ces trois derniers matchs. Un nul et deux défaites, ce n’était vraiment pas une bonne année 2016 pour l’équipe de Z. Alors qu’elle aurait pu se révéler lors du deuxième match contre l’Italie, elle encaisse un but dans les dernières minutes, mettant quasiment fin à tout espoir de qualification. C’est d’autant plus frustrant que les hommes de Erik Hamrén ont vraiment joué le jeu des italiens en ne réussissant pas à donner la moindre intensité à un match fermé où seuls les contres et coups de pieds arrêté ont tenu les supporters aux aguets.