- Pays de Galles
- Thomas Maitre
La carrière d’Hal Robson-Kanu, l’avant-centre du Pays de Galles, est au point mort puisque son club de Reading (Championship) vient de le libérer. C’est donc sans club qu’il se présente hier au coup d’envoi du quart de finale de l’Euro 2016 entre son pays et la Belgique, grand favori. Mais à la 54ème minute de jeu, il réalise un enchaînement parfait, crucifie trois défenseurs adverses et termine son exploit individuel d’un plat du pied génial de sang-froid. Une merveille qui devrait l’aider à attirer l’œil de certains recruteurs. Avec ce but, les Gallois prennent l’avantage au tableau d’affichage mais également sur le plan psychologique. Ils marquent un troisième but et réalisent l’une des plus grandes performances de l’histoire de l’Euro.
Le collectif Gallois
Les diables rouges étaient Gallois hier. Pour beaucoup, le collectif a pris le meilleur sur les individualités Belges. On retrouve dans cette équipe des joueurs renommés comme l’inévitable Gareth Bale, mais aussi Aaron Ramsey (Arsenal), Joe Allen (Liverpool) et Ashley Williams (Swansea) par exemple, qui évoluent en Premier League et bénéficient d’un statut assez solide. Mais le sélectionneur Chris Coleman s’appuie également sur d’autres éléments qui sont un peu moins en lumière. Certains évoluent même en Championship (deuxième division Anglaise). Hal Robson-Kanu fait partie de ces joueurs. Comme son co-équipier Gunter, il défend(ait) les couleurs de Reading. Auteur de trois buts cette saison, l’avant-centre n’a jamais dépassé les dix réalisations sur une année sportive et possède un cv pas forcément reluisant. Formé à Arsenal jusqu’à l’âge de 15 ans, il passe sa jeunesse en prêt dans des clubs de League One, avant de rejoindre définitivement Reading. De nationalité Anglaise, il porte le maillot des Three Lions dans les catégories jeunes, en 19 et 20 ans. Avec une grand-mère originaire du Pays de Galles, il change de sélection en 2010 et joue son premier match international le 23 Mai de cette même année face à la Croatie. Il marque son premier but contre l’Ecosse en 2013 et continue d’être appelé régulièrement dans le groupe.
La sélection pour exister
Souvent remplaçant, il participe à neuf matchs dans la campagne de qualification de son pays pour l’Euro 2016. Malgré des performances mitigées en club, il garde la confiance de Coleman qui de toute façon ne dispose pas de nombreuses options à ce poste. Après sept ans passés à Reading, il rejoint donc la France avec un statut de joueur libre, et se retrouve en concurrence avec Sam Vokes pour occuper le poste d’avant-centre du Pays de Galles. Pour le premier match du tournoi face à la Slovaquie, il entre en jeu à la 71ème minute et marque le but victorieux dix minutes plus tard. Aligné d’entrée contre les Anglais (défaite 1-2), il retrouve le banc contre les Russes (victoire 3-0) et pour le huitième de finale face à l’Irlande du Nord (1-0). Sa titularisation hier contre la Belgique est une petite surprise. Après son magnifique but, Robson-Kanu sort au profit de son rival et néanmoins ami Sam Vokes à la 80ème minute. C’est ce dernier qui inscrit le troisième et dernier but qui qualifie définitivement le Pays de Galles pour les demi-finales. C’est un peu le symbole de l’état d’esprit qui règne dans cette équipe. Un groupe soudé où les stars se mettent au service du collectif et où des joueurs comme Robson-Kanu peuvent s’exprimer librement. Pour tenter et marquer ce genre de but, il faut se sentir à l’aise et en confiance. Une belle histoire donc et nul doute que ce coup d’éclat devrait permettre à l’attaquant Gallois de retrouver un employeur pour la rentrée.