- Quarts de finale Euro
- Aurelien Renault
L’action de la rencontre :
Les fans de football en rêvaient mais Dieu que ça aura été dur d’y arriver. Le duel de titan Neuer/Buffon aura eu lieu mais pour le voir, il aura fallu s’infliger plus de 120 minutes d’un match heurté et fermé. Et à ce petit jeu, c’est le portier allemand avec deux arrêts contre un qui aura été le plus grand. Mais on retiendra principalement les échecs lamentables de Simone Zaza et de sa course de danseur classique, le chambreur Pellè puni et plus surprenant encore, le raté de Schweinsteiger alors qu’il pouvait conclure une première fois. C’est finalement Jonas Hector qui enverra les Allemands au paradis.
Au cœur du match :
Plus une série dure, plus elle se rapproche de sa fin. La malédiction de l’Allemagne contre l’Italie a ainsi connu sa conclusion ce soir, après 54 ans. Mais que ce fut dur et quelle séance de tirs au but irrespirable. Depuis le Mondial 1962, la Mannschaft ne s’était ainsi jamais imposée dans une phase finale contre les Italiens et elle aura dû attendre que la génération Neuer s’en charge. A Bordeaux, Joachim Löw avait annoncé la couleur en calquant la tactique de ses hommes sur celle de la Squadra Azzurra. Un dispositif en 5-3-2 plus défensif attendait ainsi la bande d’Antonio Conte. Se passant notamment des services d’un Julian Draxler pourtant très en vue contre la Slovaquie en huitièmes, le sélectionneur aux doigts baladeurs avait pour objectif de contrer le piège dans lequel étaient tombés les Espagnols lundi dernier (2-0). Première conséquence sur le troisième quart de finale de cet Euro : le spectacle n’est guère au rendez-vous lors du premier acte. Il n’y a ainsi pas grand chose à retenir si ce n’est une tête de Bastian Schweinsteiger – suppléant de Sami Khedira blessé – poussée au fond des filets de Buffon mais logiquement refusée par l’arbitre de la rencontre pour une poussette.
Boateng relance bêtement le suspense
La deuxième période voit les Allemands accélérer et s’offrir une situation assez rapidement mais la frappe de Müller enchainée après un crochet trouve Florenzi sur sa route alors qu’elle semblait vouée à échapper au cadre. L’Italie est mise sur le reculoir et la Mannschaft insiste. Manuel Neuer envoie ainsi un dégagement mal appréhendé par les Italiens. Héritant du ballon sur le couloir gauche, Mario Gomez trouve parfaitement Jonas Hector dans l’intervalle. Le latéral centre aussitôt vers Mesut Özil qui arrive lancé, résiste au retour de Giaccherini et trompe Gigi Buffon de près. Menant 1-0, on imagine évidemment que les Allemands sont sur une voie royale. C’est sans compter sur la maladresse étonnante de Jérôme Boateng qui ne range pas ses mains devant Giorgio Chiellini et provoque un penalty logique. Face à l’amplitude de Manuel Neuer, Leonardo Bonucci ne tremble pas et expédie l’égalisation dans le petit filet gauche du portier bavarois. Dommage, il manquera plus tard son tir au but pour une revanche du gardien allemand. L’Allemagne, qui vient d’encaisser son premier but en phase finale depuis la réalisation d’Oscar lors du mythique 7-1 du Maracaña, avait pourtant eu l’occasion du break par Mario Gomez, lancé seul face à un Buffon impeccable et un Chiellini accrocheur. Dommage, la voilà bêtement poussée en prolongations puis aux tirs au but dont elle sortira par chance victorieuse. Ses adversaires sont cependant prévenus qu’elle n’est pas intouchable. Pour l’Italie, le retour sur terre est assez brutal mais tellement logique.
L’homme phare de la rencontre : Jérôme Boateng
Qui dit homme phare ne dit pas forcément que l’élu a réalisé des prouesses, plutôt qu’il a eu un incidence non négligeable sur le destin du match. Une incidence sur le cours de cet Allemagne-Italie, le défenseur central du Bayern Jérôme Boateng en aura eu une en commettant une erreur de main grossière. Alors que ses partenaires allemands tenaient parfaitement le score après avoir péniblement trouvé la faille, le joueur a eu la mauvaise idée de se prendre pour Niko Karabatic en se servant de ses mimines. Heureusement pour lui, l'Allemagne est passée et il a lui-même réussi son tir au but.
Le taux de régalade : 4,5/10
Que ce fut dur, que ce fut long ! Il a fallu plus d’une mi-temps aux deux quarts de finaliste pour lancer les débats. Le premier acte a ainsi vaguement rappelé les sorties du Portugal dans la compétition, les deux formations s’observant allègrement sans vraiment oser prendre de risque. En quarts de finale de l’Euro 2012 contre l’Angleterre, les Italiens étaient restés muets comme leurs homologues jusqu’à la séance de tirs au but mais avaient offert l’un des matchs le plus plaisants du tournoi. Ce soir, il n’en a rien été. On offre cependant 0,5 point de bonus pour la séance de tirs au but tellement improbable fort mais ô combien divertissante. Sept ratés sur dix-huit tentatives, il fallait vraiment le faire !