- Euro 2016
- Julia Chenu
Le choix de la rédaction a été difficile, les candidats étaient nombreux. Belgique, Croatie, Pologne… Mais c’est finalement l’Italie que l’on retient.
Pas de star, mais une équipe qui joue le collectif à fond
Contrairement à de nombreuses équipes, il n’y a pas de réel leader dans cette équipe d’Italie 2016. Pirlo et consorts sirotent des martinis en terrasse pendant que Buffon surveille les jeunots sur le terrain. C’est la seule grande nation du football européen qui cette année n’avait aucun joueur sur qui tout reposait. Les Anglais avaient Rooney, les Espagnols Iniesta, les Belges Hazard. Mais ce défaut est habilement corrigé par Antonio Conte, qui a réussi à instaurer un véritable esprit collectif au sein de la Squadra Azzurra. Les joueurs se connaissent par cœur car beaucoup évoluent dans le championnat italien, et les automatismes se sont vite créés entre les joueurs qui comptaient peu de sélections ensemble. Pellè et Eder ont plutôt bien fonctionné ensemble aux avant-postes, et en défense, le trio Chiellini, Barzagali et Bonucci a montré ses talents de mur insurmontable.
La seule équipe dont la stratégie repose toujours sur la défense
Toutes les (grosses) équipes possèdent un jeu offensif remarquable et ont pour stratégie d’attaquer un maximum pour faire plier l’équipe en face. Pas l’Italie. Sa tactique reste inchangée depuis des années. La défense et le milieu doivent récupérer tous les ballons, le jeu est tourné vers l’arrière, et c’est lorsque l’occasion se présente que la Squadra se met en marche et fond sur l’adversaire. On appelle ça le jeu à l’italienne, parfois pour les railler, mais cette technique est très souvent imparable. L’Italie a développé ce jeu et l’exerce avec toujours autant d’efficacité. Le 3-5-2 utilisé par l’entraîneur permet à son équipe d’être agressive sur les phases où elle perd le ballon, car tout de suite l’un des milieux ou défenseurs attaquera le porteur du ballon et le filet aura le temps de se resserrer.
Un quart de finale qui nous laisse sur notre faim
Quel dommage pour l’Italie de quitter si tôt la compétition. La Mannschaft a pourtant été en peine face aux redoutables italiens même si elle l’emporte à la fin. Le match était bien plus impressionnant que tous les matchs joués jusqu’alors. La tension était palpable, et chacun des 22 joueurs voulait faire la différence. Si l’Allemagne prend l’avantage, elle est logiquement rattrapée par l’Italie qui ouvre mieux son jeu offensif. La séquence de tirs au but qui clôt ce match était cependant indigne de la rencontre. Avec sept tentatives ratées, les deux équipes entrent dans la légende. C’est malheureusement le type même de match où l’on souhaite que chaque équipe puisse continuer l’aventure tant elles ont démontré une véritable envie d’aller le plus loin possible, et tant elles avaient les atouts techniques et tactiques de le faire. L’Italie pourra se consoler si finalement l’Allemagne remporte cet Euro. Perdre contre le futur champion peut, pour certains, faire office de réconfort. On retrouvera l’Italie très certainement pour la prochaine Coupe du monde, et on surveillera très attentivement cette équipe.