- Equipe de France
- Thomas Maitre
Une saison compliquée
A l’annonce de la liste des 23 joueurs retenus pour disputer l’Euro avec l’équipe de France, beaucoup d’observateurs s’interrogent sur la présence de Moussa Sissoko. En effet, il vient de réaliser l’une des pires saisons de sa carrière et son club, Newcastle, est relégué en Championship. Avec seulement un petit but au compteur en 34 matchs joués, le Français s’est montré très inconstant et n’a pas pu empêcher la descente du légendaire club du nord de l’Angleterre. Mais pour les fans et pour le coach Benitez, Sissoko reste un joueur respecté et apprécié. Il donne toujours le meilleur sur le terrain et sa personnalité en fait quelqu’un de précieux dans un groupe. Même son de cloche chez les Bleus. A l’image de Yohan Cabaye, il est régulièrement appelé et répond présent quand on fait appel à lui, quel que soit son statut. Qu’il joue deux minutes ou trois quarts d’heure, le Français s’implique à fond. Discret et humble, il travaille à l’entraînement et ne fait pas de bruit. Convaincant sur et en dehors du terrain, c’est un homme de confiance de Deschamps, un soldat.
Un joueur hors du commun
Cette saison aurait pu lui être fatale. Mais Sissoko possède des atouts qui en font un joueur très important, notamment sa polyvalence. Deschamps l’utilise parfois en milieu de terrain axial, comme contre la Suisse où il connaît sa première titularisation dans cet Euro 2016. Remplaçant numérique de Matuidi dans le 4-3-3 classique (axe droit), il réalise un match plein. Il impressionne même. Certains commencent à militer pour sa présence dans le 11 de départ des Bleus, Deschamps cherchant encore son équipe-type. Il reconduit cependant son 4-3-3 habituel en huitième de finale face à l’Irlande, avec Sissoko sur le banc. En deuxième période, le sélectionneur change de formule et passe en 4-2-3-1, qui se transforme en 4-4-2 dans les phases offensives. Une idée séduisante et fructueuse puisque la France surclasse l’Irlande. Convaincant, le système est reconduit contre l’Islande en quart de finale. Moussa Sissoko est titulaire sur le flanc droit, préféré au jeune Kingsley Coman. En effet, le joueur s’impose dans ce rôle de milieu excentré, voir attaquant. Il est capable d’évoluer à tous les postes sur son côté droit. Dans le passé, il a même réalisé quelques matchs en latéral. Sa puissance, sa vitesse, son gabarit et son volume de jeu en font un joueur complet qui peut s’adapter à plusieurs registres. Son match face à l’Islande en est la preuve. Il récupère, relance, contre-attaque, percute… enfin il fait l’unanimité, une nouvelle fois. L’équipe de France s’impose 5-2 et se qualifie pour les demi-finales de l’Euro 2016. Si Deschamps conserve ce schéma tactique, Sissoko a de grandes chances de garder sa place face à l’Allemagne. Quoiqu’il en soit, ses 90 minutes jouées dimanche lui donnent une légitimité au sein de la sélection. Maintenant, le plus dur reste à faire… Confirmer.
Et son avenir ?
Cette montée en puissance sous le maillot national doit permettre à Sissoko de donner un nouvel élan à sa carrière. Il ne peut pas se permettre de passer une saison en Championship. L’intérêt de plusieurs clubs majeurs de Premier League ne date pas d’hier. Tottenham et Liverpool s’intéressent au joueur depuis son arrivée à Newcastle il y a plus de 3 ans. Beaucoup d’autres grosses écuries anglaises et européennes l’ont également dans le viseur. On parle de Chelsea et Arsenal, mais également de Naples et du Borussia Dortmund. Avec ce qu’il est en train de réaliser sous le maillot Bleu, son agent doit être très occupé en ce moment. Mais la situation va certainement se décanter après la compétition. Sissoko est pleinement concentré sur l’Euro en ce moment, tant mieux pour nous.