- Demi-finales Euro
- Aurelien Renault
L’action de la rencontre :
Et le capitâo montra le chemin... Alors qu’on sort d’une première période insipide et que le Portugal a déçu dans les grandes largeurs – comme souvent depuis le début de cet Euro – les Lusitaniens se procurent un corner. Frappé à la Rémoise, bien touché par Raphaël Guerreiro, le ballon revient à Cristiano Ronaldo, pourtant serré de près par James Chester. En lévitation dans la surface galloise, la star du Real fait jaillir sa tête de ses omoplates et envoie une reprise du crâne monstrueuse sous la barre d’Hennessey. Voilà le Portugal sur le chemin de la finale grâce à son triple Ballon d’Or.
Au cœur du match :
Le Portugal n’avait pas une gueule de finaliste, loin de là, et pourtant, c’est bien lui le premier qualifié pour la dernière manche qui se jouera dimanche au Stade de France. Pour la première fois de l’Euro, le onze lusitanien est sorti victorieux au terme des 90 minutes pour un succès qui se sera dessiné en l’espace de trois minutes en début de deuxième acte. Auparavant, s’était invité le néant, l’ennui, bref l’empreinte ou plutôt la patte portugaise depuis le début d’un Championnat d’Europe où les partenaires du jeune Raphaël Guerreiro n’avaient jamais su se montrer victorieux hors prolongations ou tirs au but. Le premier acte voit en fait les deux formations s’observer sans oser se déborder. A ce petit jeu, les Portugais combinent tout en latéralité, sans jamais trouver la verticalité et sans prendre le moindre risque. Plus à leur aise, les Gallois se montrent presque plus piquants. Outre une frappe de Joao Mario au quart d’heure de jeu, les hommes de Fernando Santos sont indigents face à un adversaire patient.
Un seul être vous manque
La mi-temps qui s’invite, outre le fait qu’elle soulage, permet de réaliser que le comportement gallois au milieu de terrain n’a rien à voir avec les précédentes sorties des Dragons. Et pour cause : sans Aaron Ramsey, Joe Ledley mais surtout Joe Allen n’ont pas la même incidence sur le jeu. C’est ce qui était à craindre et c’est ce qui se réalise. Au retour des vestiaires, Cristiano Ronaldo assène une droite aux Britanniques. Dans les cordes, ces derniers lâchent définitivement 160 secondes plus tard lorsque ce même CR7 allume une frappe molle à l’entrée de la surface qui se mue en passe décisive. Au milieu des défenseurs centraux, Nani surgit et rejoint son passeur au classement des buteurs avec trois réalisations. Mais surtout, l’ancien joueur de Manchester United offre un break d’avance et définitif à sa formation qui bascule du mode ultra-défensif à la défense de malade. Le Pays de Galles aura beau tenter, Gareth Bale s'essayer à plusieurs frappes du gauche menaçantes, rien n'y fera. Le Portugal, malgré ses joueurs offensifs fringants est intransigeant défensivement et retrouvera la finale de l'Euro 12 ans après. Contre l'Allemagne ou la France, la confrontation - quelle qu'elle soit - s'annonce autrement plus difficile que tout ce que les Lusitaniens ont connu jusqu'à présent.
L’homme phare de la rencontre : Cristiano Ronaldo
Buteur et passeur (certes involontaire), CR7 a revêtu le costume du sauveur pour la deuxième fois de cet Euro. La deuxième fois au Parc OL d’ailleurs. La première fois, contre la Hongrie (3-3), il avait réussi un doublé pour éviter une élimination honteuse à sa patrie. Ce soir, il a débloqué un match totalement verrouillé en sortant un geste dont seul un athlète de sa trempe a le secret. Décisif sur le but du break et actif sur les nombreuses contre-attaques du second acte, la star du Real Madrid tient la deuxième finale d’un Euro de sa carrière. A lui de ne pas laisser passer le rêve comme contre la Grèce en 2004.
Le taux de régalade : 3/10
On a cru pendant 45 minutes que le Portugal nous referait le coup. La première mi-temps aura été un modèle d’ennui et de jeu moribond. L’approche lusitanienne est basée sur une observation de l’adversaire sans doute exagérée et sur une prise de risque limitée. Fort heureusement, les deux buts marqués en début de deuxième acte auront légèrement décoincé la partie. Les Gallois à l’abordage contre des Portugais prudents et lâches dans leurs contres auront animé la deuxième partie de cette demi-finale. Mais rien qui ne pousse à l’enthousiasme. Place à Allemagne-France maintenant !