- Barrages
- Aurelien Renault
Certains diront qu’il fallait éviter les deux Irlande, celle du Nord tout d’abord qui avait impressionné par sa solidité et son efficacité lors de l’Euro 2016. Et bien sûr l’incontournable Eire, nation historique poussée par son peuple vert et qu’on redoute toujours d’affronter. A voir toutefois la satisfaction sur les visages suisses (qui affronteront donc les Nord-Irlandais) et toute proportion gardée sur ceux des Danois (qui défieront donc l’Irlande), on peut penser qu’il y avait pire à prendre. Et si ce ne sera pas une partie de plaisir pour les Croates que de défier deux fois la Grèce et de terminer la lutte à Athènes, qu’en sera-t-il pour une Italie complètement groggy en cette fin 2017 à l’heure de bousculer une Suède qui arrive sûre de son fait ?
Car ne nous y trompons pas, si l’Italie avait pour objectif de coiffer l’Espagne au poteau et de ramener directement son baluchon en Russie l’été prochain, la Suède elle ne nourrissait pas d’immenses espoirs au soir du 25 juillet 2015. Ce jour-là, le tirage au sort des éliminatoires l’avait placée dans un groupe indigeste composé du troisième du Mondial 2014 – les Pays-Bas - et du futur finaliste de l’Euro 2016 – la France. Personne ou presque ne donnait cher de la peau des Suédois et être encore en vie le 10 novembre 2017 quand démarreraient les barrages aller apparaissait comme un objectif inatteignable. Pourtant, sous la houlette du sélectionneur Janne Andersson, les Scandinaves ont su se réinventer, gérer l’après-Zlatan et oublier un Euro 2016 manqué (terminé à la dernière place du groupe E). C’est une équipe sûre de son fait, organisée autour des talents que sont Victor Lindelöf, Emil Forsberg et Marcus Berg qui s’apprête à recevoir chez elle une Italie qui devrait avoir beaucoup de mal à briller à la Friends Arena de Solna.
Sur la question des dynamiques, il n’y a pas photo. Malgré sa défaite finale à Amsterdam (2-0), la Suède avait le sourire lorsqu’a pris fin la phase régulière des éliminatoires il y a dix jours. L’Italie de son côté avait les traits étirés et s’est contentée de péniblement trainer sa peine pour cueillir un nul chez elle contre une modeste Macédoine (1-1) et s’imposer douloureusement en Albanie (0-1). Le KO, la Squadra Azzurra l’avait encaissé à Madrid un mois plus tôt, giflée qu’elle fut par une Espagne nettement supérieure (3-0). Un match qui avait rappelé aux Italiens pourtant plutôt fringants en France à l’été 2016 qu’il ne peuvent aspirer à redevenir un ogre mondial sans mettre un minimum de continuité dans leurs matchs. Avec un Marco Verratti qui n’a jamais su prendre les choses en main, une arrière-garde turinoise fissurée suite au départ surprise de Leonardo Bonucci au Milan AC et des attaquants de talent qui ne parviennent pas à prendre la suite des légendes italiennes* que furent récemment Roberto Baggio, Filipo Inzaghi, Alessandro Del Piero ou encore Christian Vieri, l’Italie peut trembler. Elle sera favorite contre la Suède mais comme lorsqu’elle avait tiré l’Espagne en 2015, sa génération déjà moyenne n’est clairement pas aidée par le sort.
Matches aller
Croatie-Grèce (Jeudi 9 Novembre à 20h45)
Irlande du Nord-Suisse (Jeudi 9 Novembre à 20H45)
Suède-Italie (Vendredi 10 Novembre à 20h45)
Danemark-République d'Irlande (Samedi 11 Novembre à 20h45)
Matches retour
Grèce-Croatie (Dimanche 12 Novembre à 20h45)
Suisse-Irlande du Nord (Dimanche 12 Novembre à 18h00)
Italie-Suède (Lundi 13 Novembre à 20h45)
République d'Irlande-Danemark (Mardi 14 Novembre à 20h45)
* 20 buts, le nombre de réalisations que se partagent au cours de leur carrière les 10 attaquants convoqués ces 12 derniers mois en équipe d’Italie parmi lesquels Andrea Belotti et Ciro Immobile.