- Pérou
- Alan Bernigaud
Empêtré dans l'affaire de la suspension de son capitaine, Paulo Guerrero, la Fédération péruvienne de football (FPF) n'en oublie pas que la participation de la Blanquirroja à la Coupe du monde en Russie est exceptionnelle. Pour cause, cela faisait 36 ans que les Sud-Américains ne s'étaient pas qualifiés pour la phase finale de cette compétition. Et 36 ans, c'est long. Alors sur Twitter, la FPF a publié trois vidéos à l'attention de la France, du Danemark et de l'Australie qui seront ses adversaires dans le groupe C.
Souhaitant faire les choses bien, la Fédération a personnalisé chacun de ses tweets en les écrivant dans la langue de ses futurs adversaires et en se montrant extrêmement respectueux. Le clip, qui est le même à chaque fois, est sous-titré dans la langue du destinataire et commence par ces mots : "Chère France, je m'appelle Pérou et je suis de retour après 36 ans. Cela fait si longtemps que tu ne te souviens peut-être plus de moi. J'ai donc voulu écrire ces mots pour te rappeler qui nous sommes." Durant deux minutes, un homme - représentant la voix de son pays - raconte le Pérou, sa beauté, sa culture, ses gloires, ses échecs, ses déceptions, sa force ou encore ses peines.
Chère @equipedefrance,
— FPF (@TuFPF) 22 mai 2018
ce sera un honneur de se mesurer à vous lors de la @FIFAWorldCup en Russie. Nous sommes partis depuis longtemps, c'est pourquoi nous avons préparé cette vidéo pour que vous vous rappeliez de qui nous sommes.
À très bientôt.#ArribaPeru pic.twitter.com/FetM7Rkade
Pour illustrer ses propos, des images de la vie de tous les jours, de catastrophes naturelles, de parties de foot endiablées entre des enfants, du Machu Picchu ou encore de la qualification pour le Mondial s'enchaînent, se mélangent, pour offrir un visuel émouvant et sincère. Dans cette vidéo, les coups durs auxquels ont été confrontés les Péruviens depuis 36 ans ne sont pas cachés. La crise économique ou les pluies diluviennes causées par le phénomène climatique récurent El Niño sont abordés, tout comme les chagrins liés au football. Sont ainsi également évoqués le crash aérien qui décima l'équipe de l'Alianza Lima en 1987 ou encore la mort du commentateur Daniel Peredo - équivalent péruvien d'un Thierry Gilardi ou d'un Thierry Rolland au niveau de la notoriété - en février dernier.
En s'appuyant sur tous ces moments difficiles qu'a dû traverser le pays depuis sa dernière qualification pour une Coupe du monde, le Pérou envoit un message fort à ses futurs adversaires : des difficultés, ce pays en a vu d'autres et ses habitants ont du caractère. Leurs joueurs ne se rendront donc pas en Russie pour faire du tourisme, ils comptent bien aller le plus loin possible durant ce Mondial.