- Equipe de France
- Aurelien Renault
Il se passe toujours un petit quelque chose lorsque les matchs de préparation à une Coupe du monde débutent. Alors certes, la finale de la Ligue des champions et le moins lointain barrage L1/L2 entre Toulouse et Ajaccio (pour ceux qui ont eu le courage de le regarder hier) étaient là pour calmer nos estomacs morts de faim. Mais quand même. Quand un Mondial pointe le bout de son nez, les jours d’attente jusqu’au duel d’ouverture sont interminables et les amicaux qui le précèdent sont accueillis avec pure bienveillance. D'ailleurs ce soir, l’équipe de France va lancer son Mondial plus qu’on ne le croit en recevant l’Eire au Stade de France. Plus qu’on ne le croit parce que l’allure d’une formation internationale en matchs de préparation est souvent porteuse d’informations sur le scénario à venir en compétition. Il n’y a qu’à prendre les amicaux de 2010 et cette ultime défaite contre…la Chine (0-1) pour voir que la sortie de route sud-africaine des Bleus de Domenech nous avait offert des signes avant-coureurs.
Ce soir, contre l’Irlande qui l'avait légèrement contrariée à l'Euro 2016 (victoire 2-1 en huitièmes de finale après avoir été menée), l’équipe de France va avoir une mission triple. Lancer son Mondial sur une bonne note, comme on vient de le dire, mais aussi balayer définitivement les doutes de mars et intégrer les joueurs en méforme sur lesquels Didier Deschamps comptera énormément en Russie. Les doutes de mars, pour commencer, portent le sceau d’une formation colombienne qui était venue renverser les Bleus à la surprise générale. Falcao et ses copains, menés 2-0, étaient finalement rentrés victorieux (3-2) de leur voyage à Paris et avaient surpris par leur capacité à faire douter une équipe de France jusque-là quasi insubmersible. Ajoutez à cela une victoire dans la foulée en Russie (3-1) fort peu retentissante malgré le score et vous comprendrez très aisément que les Bleus vont avoir besoin de faire le plein de confiance au Stade de France ce soir.
Préparation oui, amical non pour Benjamin Mendy
Côté compo, on sera assez loin de voir au démarrage contre l’Irlande l’équipe qui commencera contre l’Australie le 16 juin prochain. Première raison à cela, la titularisation annoncée de Steve Mandanda dans les cages en lieu et place du capitaine Hugo Lloris. Une façon de maintenir le numéro 2 français concerné. Ensuite, récent héros madrilène en finale de la C1, Raphaël Varane ne sera évidemment pas présent, lui qui ne rejoindra le groupe France que demain à Clairefontaine. Enfin, les mises en place tactiques de DD depuis le rassemblement de jeudi ont révélé que dans le 4-3-3 privilégié par le staff technique, Antoine Griezmann, Paul Pogba et N’Golo Kanté feront banquette. Nabil Fékir, Steven N’Zonzi et Corentin Tolisso, remplaçants désignés cet été en Russie, auront du temps de jeu. Avec une moitié d’équipe-type alignée, le France-Irlande de ce soir aura plutôt pour visée de donner des repères à un maximum de joueurs plutôt que de s’ancrer dans une véritable course à la performance.
La performance au final ne va importer véritablement qu’à un seul joueur du onze de départ annoncé : Benjamin Mendy. Le joueur de Manchester City sort d’une saison blanche faite d’opération chirurgicale, rééducation et réathlétisation. Un processus long et pénible mais le besogneux arrière-gauche a assuré qu’il avait mis toute son énergie dedans, ce que son entraineur en club Pep Guardiola et ses proches reconnaissaient sans faute. Reste qu’avec une petite heure de jeu dans les pattes répartie sur trois matchs ces dernières semaines, dans un contexte de roue libre chez les Citizens, Mendy manque de rythme et son sélectionneur, par conséquent, de certitudes à son égard. Dans son couloir, Benj’ va donc devoir élever son niveau de jeu et retrouver très vite ses sensations. D’une part parce que Didier Deschamps a prouvé à travers sa sélection qu’il était primordial dans ses plans pour le Mondial. D’autre part parce qu’en cas de contre-performance, Lucas Hernandez frappe sérieusement à la porte pour une place de titulaire. On suivra bien évidemment les prestations de chacun des hommes qui fouleront la pelouse dyonisienne ce soir mais évidemment plus particulièrement la partition récitée par l’ancien Marseillais sur son flanc gauche. Oui messieurs-dames, le Mondial commence…