Tour des Nations : Sénégal

Tour des Nations : Sénégal
La joie sénégalaise à l'heure de la qualification en novembre 2017 - Icon Sport

Pendant 18 jours, l'équipe de la rédaction vous propose de (re)découvrir quotidiennement les 32 équipes qui disputeront la Coupe du monde 2018. Au programme d’aujourd’hui, le Sénégal et son ossature mi-Ligue 1, mi-Premier League qui s'est promis d'imiter ses aînés de 2002 grâce entre autres à la star Sadio Mané.

C’était comment la dernière fois ?

C’était légendaire dé ! C’était la première fois pour nous et le monde entier n’a eu d’yeux que pour nous ! 2002, les terres asiatiques du Japon et de la Corée du Sud, la France championne du monde en titre, l’invincible Brésil, l’incroyable Turquie…et nous ! On a fait cauchemarder les Bleus d’entrée de jeu, l’hexagone en frissonne encore ! En gagnant l’ouverture du Mondial par un but à zéro, on a réalisé une surprise, un cataclysme, un exploit retentissant ! Et c’était que le début. Papa Bouba Dipp, Khalilou Fadiga et El Hadji Diouf nous portent. Le Danemark pense nous battre, il doit faire match nul (1-1). On croit battre l’Uruguay en leur glissant trois pions en première période ; ils nous remontent en seconde (3-3 au final) mais on résiste et nous voilà en plein rêve, invaincus, en huitièmes de finale. Nous sommes les chouchous du Mondial et la Suède accrocheuse ne nous résiste pas à Oita. Henri Camara nous envoie dans le top 8 Mondial grâce au but en or dé ! En quarts de finale, la réalité reprend le dessus et dans le duel des sensations face aux Turcs, notre salut du tour précédent est notre bourreau. Le but en or d’Ilhan à Osaka nous renvoie à la maison mais peu importe. Notre épopée 2002 est marquée du sceau de la gloire pour l’éternité. Sour naa !

La route a été bonne ?

Waw dieureudieuf ! Une entrée en scène dès novembre 2015 et une petite frayeur à Madagascar en concédant le nul à l’aller (2-2) avant de faire le travail au retour (3-0). L’aventure est partie, la route sera bonne mais elle sera longue. Le tirage au sort de la poule de 4 à remporter pour voir la Russie nous est favorable : Burkina Faso, Cap-Vert et Afrique du Sud. On est des favoris qui s’ignorent, on n’a pas vu le Mondial depuis 2002. Mais on s’en sort sans défaite et en battant le rival sud-africain par deux fois. Le 10 novembre 2017, les portes de la Russie s’ouvrent officiellement à nous. Une nouvelle épopée nous tend les bras. Ba beneen yoon, inch Allah !

Un p’tit gars à observer en particulier ?

Si l’on vous dit qu’on sera la seule nation de cette Coupe du monde à compter dans nos rangs un buteur de la dernière finale de la Ligue des champions, vous ne pensez pas que c’est grave la classe ? Nous avons beaucoup de bons joueurs et un collectif soudé mais Sadio Mané, le Red de Liverpool, est clairement notre fer de lance. Il a formé un trio détonnant avec Mo’ Salah et Roberto Firmino cette saison et sa pointe de vitesse conjuguée à son toucher de balle ont de quoi faire flipper toutes les équipes du globe. Sadio, c’est un natif de Sédhiou, passé par le FC Metz comme beaucoup de Sénégalais. Sauf que c’est au Red Bull Salzbourg en Autriche qu’il finit par exploser avant de conquérir la Premier League. Southampton est sa première terre d’accueil mais c’est bientôt au théâtre d’Anfield qu’il exprime tout son talent. Et là, dans son sillage, notre attaque devient tout de suite plus séduisante quand on sait qu’il évoluera aux côtés de Moussa Sow et d’Ismaïla Sarr. Sadio Mané, c’est notre joyau et il va vous épater en Russie !

C’est quoi l’objectif cette année ?

Alors on ne veut pas dallasser les frères mais après ce que nos aînés ont accompli en 2002, on aimerait bien s’offrir une nouvelle petite aventure. En plus, comme lors des qualifs, il semble que le sort soit avec nous puisque le tirage nous a été favorable. On est dans la poule H avec la Colombie, le Japon et la Pologne. C’est vachement ouvert, pas vrai ? Tout le monde peut rêver aux huitièmes de finale dans ce groupe et nous c’est clairement ce qu’on veut aller chercher, au minimum. Parce qu’on a déjà prouvé que les tours d’élimination directe ne nous font absolument pas trembler.

Un scénario idéal ?

Le scénario idéal, ça aurait été de retrouver en poules l’Allemagne tenante du titre et de la battre 1-0 au premier match en marquant à la demi-heure de jeu avant de tenir comme des morts de faim. Mais ça ne se fera pas. Alors on va se contenter de piéger la Pologne pour le premier match à Moscou en gagnant 1-0 grâce à un but d’Idrissa Gueye. Ensuite ? Menés 1-0 par le Japon, on égalise finalement grâce à Moussa Sow. C’est lors du 3ème match contre la Colombie que Sadio se réveille et claque un doublé avant que Cheikh N’Doye que vous avez bien connu du côté d’Angers n’aggrave le score. 3-0 à la pause, de vieux démons nous rattrapent et on concède finalement le nul. Mais avec 5 points en poche, on accompagne la Pologne en huitièmes. Ça ressemble trop à 2002 ? On ne voit pas ce qui vous fait dire ça…

En huitièmes, nous tombons contre l’Angleterre. Le match est serré, heurté, fermé. Mais les sept joueurs qui évoluent en Premier League et en Championship font parler l’expérience pour contenir Harry Kane et Raheem Sterling. Et au final, les prolongations sont en notre faveur grâce à Moussa, notre Sow-veur ! Quart de finale électrique contre le Brésil. Nous avons l’occasion d’être la première équipe africaine à atteindre le dernier carré et on y arrive. Menés à deux reprises par la Seleçao, nous revenons constamment au score grâce à un Mané-fique doublé de Sadio. On l’emporte aux tirs au but, on fait mieux que nos aînés et on entre dans l’histoire africaine. La demie perdue contre l’Allemagne et la petite finale qui nous échappe face à l’Espagne ne font pas vaciller notre bonheur.

À l’inverse, un scénario catastrophe ?

Eh, nous sommes Sénégalais dé ! Une catastrophe ça aurait été de ne jamais revivre un Mondial après l’épopée de 2002. Mais nous y sommes de nouveau, inchallah ! A quoi bon vous décrire un scénario catastrophe alors que le scénario est d’ores et déjà un succès ?

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Au Sénégal, nous sommes meilleurs en attaque que dans les buts !

La stat’ inutile, mais qu’on vous donne quand même parce que ça nous fait plaisir !

5841 – C’est le nombre de jours qui aura séparé notre dernier match du Mondial 2002 contre la Turquie et notre premier de 2018 contre la Pologne.

5841, ça fait 140184 heures.

140 184 en yen japonais (la monnaie qu’on a utilisé quelques jours il y a 16 ans), ça fait 1153 euros environ le taux de change de l’époque.  

1153, c’est en milliers d’euros la somme à laquelle les droits télé de la Ligue 1 ont été attribués le 29 mai dernier.

 Rien n’est dû au hasard !

Demandez l’programme !

 

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