- Danemark
- Julia Chenu
C’était comment la dernière fois ?
La dernière fois ? Quelle dernière fois ? C’est vrai, il faut retourner en 2010, une année aussi remarquable pour vous, les Tricolores, que pour nous… Tout avait pourtant bien commencé dès la phase de qualification, puisque on réussit à terminer premier de notre groupe, où se trouvaient pourtant le Portugal et la Suède, et en ne concédant qu’une seule défaite -match aller face à notre rival scandinave ! Mais le continent africain ne nous a pas réussi, lui. Nous qui pensions avoir écopé d’un groupe aisé, il n’en a pas été le cas. On arrache la victoire de justesse face au Cameroun, alors que le génial Samuel Eto’o avait ouvert le score pour les Lions indomptables. Mais deux cuisantes défaites face aux Pays-Bas et à un Japon en mode Super-Saiyan nous clouent au poteau, telle cette frappe magistralement enroulée d’Endo à la 30ème qui file à ras du poteau, dans nos filets. Bye bye la nation arc en ciel. Le coup a été dur, c’était la première fois que l’on terminait un Mondial sans passer la phase de poules. Cette année on a donc une furieuse envie de montrer à tout le monde que le Danemark est bien de retour !
La route a été bonne ?
On s’est fait une petite frayeur en finissant à la deuxième place de notre poule. Notre angoisse ? Répéter le scénario de 2014 et ne pas réussir à se qualifier. Mais on a réussi ! On bat même assez sèchement le premier du groupe, la Pologne, 4 à 0. Avec 6 victoires, 2 nuls et 2 défaites, on fait partie des huit meilleurs seconds, ce qui nous permet de disputer un barrage. On rencontre la République d’Irlande qui nous tient en échec à l’aller, mais que l’on assomme 5-0 au retour, avec notamment un triplé de notre chouchou Eriksen. On fait partie des derniers qualifiés, puisqu’on a attendu le 17 novembre 2017, c’est vrai, mais on l’a fait ! D’la bombe !
Un p’tit gars à observer en particulier ?
Etant peu certain de la présence de notre fameux buteur Nicklas Bendtner (30 buts en 81 sélections, pas mal !), on compte énormément sur le réalisme et le talent de notre jeune milieu, Christian Eriksen. Avec quatre Ballons d’Or danois et ses résultats avec les Spurs de Tottenham, il est l’un des joueurs en vogue du moment. A tel point que le Barça et le PSG seraient prêts à se l’arracher ! Vu ses stats, on comprend pourquoi. Cette année, c’est 10 buts et 10 passes décisives avec Tottenham. Et avec la sélection nationale, me direz-vous ? Et bien, il termine meilleur buteur de la phase de qualification pour la Coupe du monde 2018 ! Il faut dire qu’avec son triplé face à l’Irlande, ça aide beaucoup. En plus de son adresse au pied, ses qualités humaines font de lui le joueurs préféré du pays ! Humble, modeste et accessible, il nous a fait fondre en évoquant son possible retour au Danemark pour assister à la naissance de son enfant. N’est-ce pas magnifique ?
C’est quoi l’objectif cette année ?
Pour reprendre les mots de mon confrère japonais… « Sortir des poules, tout simplement ! » On veut éviter la débâcle de 2010, mais aussi prouver à la nation et au monde du football que nous sommes bien de retour. Il y a 20 ans nous étions quart de finaliste, évidemment on rêve de réitérer, voire mieux… Au regard de notre parcours en qualification, on se dit que tout est possible. On finit meilleurs deuxièmes, ensuite on écrase les Irlandais au match retour des barrages, il est clair qu’on peut faire quelque chose pour ce Mondial. Certes on est dans la poule de la France, qui est un des favoris. Pourtant, comme l’a souligné notre sélectionneur, où se trouve le meneur d’hommes ? Peut-être que si Zizou prend les rênes de la sélection, alors les Bleus soulèveront de nouveau le trophée. Mais pas cette année !
Un scénario idéal ?
Sur le papier, permettez-moi de me répéter, mais l’Equipe de France part favorite dans ce groupe C. Pourtant, notre Eriksen national égale votre Grizou sur le plan offensif ; Simon Kjær, qui s’est révélé grâce au LOSC, tient bien notre défense ; et notre portier Kasper Schmeichel est indiscutable dans les buts. Souvenez-vous qu’il a remporté le titre d’Angleterre avec Leicester il y a seulement 2 ans… Tout est alors possible dans ce groupe. On commencera la compétition face au Pérou et on vient d’apprendre la participation de Guerrero. On est rassuré bien sûr, on ne voulait pas affronter une équipe orpheline de sa star incontestable. Surtout, on a hâte de le voir buter sur les cages défendues par Schmeichel. Malgré le parcours sans faute du Pérou jusqu’à présent, prendre les 3 points est envisageable. Le match contre l’Australie, il faut aussi absolument le gagner. Après une défaite sans appel face à la France, 3-0, les Socceroos sont encore affaiblis, et craquent sous la pression d’Eriksen et de Nicklas Bendtner, dont la blessure appartient au passé. Confiants, et voyant la possibilité d’une première place, on accroche les Bleus et on termine la rencontre sur un score nul, 2 partout. Le jeune Mbappé a surpris tout le monde, à commencer par notre charnière centrale, avec une retournée acrobatique digne de Ronaldo et Bale. C’est parti pour les huitièmes ! Le goal average nous envoie à la deuxième place de notre groupe, et nous propulse face au premier du groupe D… l’Argentine de Messi. On aurait préféré le second. Quoique la Croatie, c’est pas de la tarte non plus ! Bendtner se blesse à nouveau, un vrai coup dur pour notre équipe, mais c’est le joueur de Bordeaux, Martin Braithwaite qui prend sa place et inaugure sa première Coupe du monde. L’attaquant des Danish Dynamite excelle par sa vision du jeu, et au cours d’un match serré, parvient à débloquer le score à la 82ème minute du temps réglementaire. En avant les quarts ! Avoir sorti l’Argentine nous a demandé beaucoup, les jambes sont lourdes mais le moral y est. Pourtant, arrivés en quart, on se retrouve face à l’Espagne, un bon morceau. Malgré une tentative d’attentat de Ramos sur notre vedette Eriksen, une possession de balle de la Roja de 68%, on a tenu bon… Jusqu’aux prolongations. Le match difficile face aux Argentins nous a épuisé, et les attaques incessantes de l’Espagne sont dures à contenir. On craque, l’aventure s’arrête en quarts, comme en 1998. Un beau parcours, et une belle réussite de notre jeune équipe.
A l’inverse, un scénario catastrophe ?
Le retour du cauchemar made in South Africa. Même si notre groupe paraît homogène malgré la soi-disant prédominance de la France, si on entame mal notre premier match, ça peut nous être fatal pour l’accès aux huitièmes. Malgré ses déclarations, notre sélectionneur avait axé sa stratégie sur le retour de notre buteur phare, Bendtner. Or, un tacle un peu trop appuyé de Luis Advíncula envoie notre joueur directement à l’infirmerie. C’est le drame, le moral des troupes est au plus bas, et on encaisse logiquement deux buts, coup sur coup. Un sursaut d’orgueil de fin de match nous permet de remonter au score, pas assez pour empêcher la défaite. On ne pouvait pas plus mal commencer. Le 21 juin, c’est la fête de la musique pour certains ? Nous, on a bien les oreilles qui sifflent, c’est sûr ! On attaque notre match face à l’Australie comme des vikings à l’assaut de nouvelles contrées. On mène 1-0 à la mi-temps, et à l’heure de jeu Eriksen semble crucifier la sélection australienne par un super coup-franc à 30 mètres, qui trompe le gardien. Mais c’était sans compter la pugnacité de l’adversaire. Une erreur grossière de notre latéral droit permet aux Australiens de reprendre confiance. La sanction arrive à la fin du temps réglementaire. Concéder le nul quand on a mené tout le match, c’est navrant. Il ne reste qu’un match, et pas des moindres, pour tenter de finir au moins en seconde place. Mais la France a eu un parcours sans faute avec deux victoires à son actif. On ne l’avait pas vu venir, mais celui qui a privé Rabiot de Coupe du monde, Nzonzi, est inscrit titulaire par Didier Deschamps. Pari gagnant ? On aurait préféré le contraire. Le milieu français sème la panique dans nos rangs avec ses transversales et renversements de jeu. Il permet successivement à Giroud et Griezmann de marquer, avant la mi-temps. Au retour des vestiaires, on sait qu’il faut tout donner. Mais rien à faire, la rencontre est à sens unique. Clap de fin pour notre Mondial, on quitte les terres de l’est sans un regard en arrière, avec le sentiment que l’ombre 2010 nous a suivi en Russie.
Tweeter, c’est bon pour la santé !
Vous aussi, vous le sentez ? Le complot bien sûr !
Hello, @DFB_Team_EN! ??
— Dansk Boldspil-Union (@DBUfodbold) 28 mai 2018
Thank you. Good luck to you too. Maybe we’ll see each other in the final. Just like in ‘92 ????#VielGlück https://t.co/qsSnRGxhiY
La stat’ inutile mais qu’on vous donne quand même parce que ça nous fait plaisir !
17-1 = 16. Le score de la rencontre Danemark-France, aux JO de 1908, signifiant ainsi la plus large victoire de l’équipe danoise contre une équipe adverse.
16, c’est aussi le nombre de jours restants avant le premier match de la sélection, qui l’opposera au Pérou. Coïncidence ?
Demandez l’programme !
- Pérou-Danemark, samedi 16 juin, 18h
- Danemark-Australie, jeudi 21 juin, 14h
- France-Danemark, mardi 26 juin, 16h