Tour des Nations : Tunisie

Tour des Nations : Tunisie
La Tunisie est de retour en Coupe du monde - DR

Pendant 18 jours, l'équipe de la rédaction vous propose de (re)découvrir quotidiennement les 32 équipes qui disputeront la Coupe du monde 2018. Au programme d’aujourd’hui, la Tunisie qui revient dans le game après avoir raté les deux derniers Mondiaux.

C’était comment la dernière fois ?

Oula, c'est vieux tout ça ! Allemagne. 2006. Roger Lemerre aux commandes. Élimination dès le premier tour. Voilà tout est dit. Bon, tu veux quelques détails alors c'est simple, nous étions dans le groupe H avec l'Espagne, l'Ukraine et l'Arabie Saoudite. Bref du costaud pour une nation comme la nôtre, mais rien d'impossible non plus. Le problème, c'est que dès notre premier match nous nous compliquons la tâche en concédant un nul, deux buts partout, face à l'Arabie Saoudite. Une déception puisque notre peuple plaçait beaucoup d'espoirs en ce match pour gratter 3 points qui auraient pu nous porter en arrivant face à l'Espagne pour le deuxième match. On commence toutefois cette rencontre sur les chapeaux de roue en ouvrant le score dès la 8e minute grâce à Jawhar Mnari. Faisant preuve d'un caractère admirable, nous résistons à tous les assauts espagnols et, à 20 minutes de la fin, on commence à se dire qu'il y a un coup à jouer. Mais c'est sans compter sur l'incroyable qualité des hommes de Luis Aragonés. Raúl parvient à égaliser à la 72e minute avant que Fernando Torres ne donne l'avantage aux Espagnols seulement quatre minutes plus tard. Là, on est sonné, passant d'un possible résultat face à l'Espagne à un juste retour à la normale en très peu de temps. Fernando Torres inscrira même un doublé dans le temps additionnel, nous laissant avec une lourde défaite 1-3 peu flatteuse au vu de notre solide prestation. Pour le dernier match, nous affrontons l'Ukraine d'Andriy Chevtchenko, alors que nous sommes déjà éliminés. Le match est pauvre en qualité et le seul but de la rencontre sera justement inscrit par le Ballon d'Or 2004.

La route a été bonne ?

Parfaite ! Seulement six matchs à jouer pour se qualifier pour la plus belle des compétitions de football, ça motive ! Alors autant bien commencer. Pour le premier duel des éliminatoires dans ce groupe A, nous recevons la Guinée à Monastir. Une victoire 2 buts à 0 avec des réalisations d'Ayem Abdenour et Änis Ben-Hatira nous place dans de bonnes conditions, d'autant plus que l'on remporte également notre second match face à la Libye grâce à un penalty transformé par Wahbi Khazri. C'est pour le troisième match de cette poule qu'a lieu le véritable choc avec la réception de la République démocratique du Congo, elle aussi sortie victorieuse de ses deux premières rencontres. Et ce match tourne à notre avantage puisque l'on ouvre le score dès le premier quart d'heure sur un penalty de Yassine Meriah et, même si on concède l'égalisation de Cédric Bakembu au pire moment, juste avant la pause, on revient très vite. Dès le retour des vestiaires, Ghailene Chaalali va nous inscrire le dernier but de cette rencontre équilibrée. Bim, 3 matchs, 9 points. La phase aller terminée, on a déjà un pied en Russie, c'est beau, non ? Et tant pis pour notre seul vrai concurrent dans ce groupe, la RDC, qui au match retour veut nous piéger en ouvrant le score en tout début de match avant de faire le break juste après la mi-temps. Une défaite dans ce match aurait pu tout relancer, mais c'était sans compter sur notre caractère. En deux minutes, nous inscrivons deux buts grâce à Mohamed Amine Ben Amor et Anice Badri, ce qui nous permet de revenir de Kinshasa avec le point du match nul. Une raclée 4-1 face à la Guinée plus tard et nous sommes qualifiés pour la Coupe du monde. Un petit nul 0-0 face à la Libye avec une équipe B pour finir, la fête est belle et nos 23 arriveront en Russie avec un statut d'invaincus. Qu'est-ce que vous dîtes de ça ?

Un p’tit gars à observer en particulier ?

Bien sûr ! Pour qui tu nous prends, nous aussi nous avons notre génie technique. En plus ça tombe bien, tu le connais forcément, il joue à Rennes. Je parle de Wahbi Khazri évidemment. Lui c'est ce genre de joueur qui te fait basculer un match en un claquement de doigts, il est notre maître à jouer et en même temps notre capitaine. Là, il sort d'une très bonne saison en Ligue 1, pas de doute, il pourra prouver au reste du monde qui il est réellement : un grand joueur. Et si t'as encore un doute, saches qu'en bon capitaine courage, il est prêt à tout pour jouer, même en étant pas à 100% ! Ça c'est du dévouement.

C’est quoi l’objectif cette année ?

Notre groupe G est plutôt relevé avec la présence deux géants, la Belgique et l'Angleterre. Mais nous ne serions pas passionnés de football si nous pensions que c'est toujours la meilleure équipe sur le papier qui gagne à la fin. Alors notre objectif sera simple : ne pas servir de punching-ball et montrer qui l'on est. Pour cela, il faudra hausser le niveau par rapport à nos matchs amicaux puisque l'on a concédé le nul face au Portugal puis face à la Turquie. Nous espérons que ça sera un gage suffisant pour voir les huitièmes. Si une telle chose arrive, l'avenir ne pourra qu'être radieux et le match des huitièmes de finale un magnifique bonus.

Un scénario idéal ?

Comme notre objectif est de se qualifier pour les phases finales, il semble évident que le scénario idéal comprendra une qualification pour les huitièmes. Pour cela, il faudra être appliqué dès le premier match puisque nous affronterons l'Angleterre. Grande équipe dotée de joueurs incroyables, l'Angleterre n'est plus à présenter. Pourtant, elle est depuis toujours extrêmement friable en compétition internationale. Peut-être que la dépression que traverse actuellement le défenseur Danny Rose ou que l'absence d'une délégation diplomatique anglaise en Russie jouera sur leur moral, alors pourquoi ne pas en profiter ? Une victoire 1-0 après un match fermé n'est pas quelque chose d'impossible, bien loin de là et Wahbi Khazri, en bon leader, pourrait être l'artisan idéal pour une telle victoire, lui qui connaît le jeu anglais pour être sous contrat avec Sunderland. Le second match nous opposera à l'un des favoris de la compétition, la Belgique. Une partie qui sera évidemment très compliquée, les Belges étant au Mondial pour le gagner et non pas se faire embêter par la petite équipe de Tunisie. Mais ça, nous on s'en fiche. Et en offrant un bloc compact qui musèle bien Eden Hazard et Dies Mertens, les deux créateurs techniques des Diables Rouges, nous pourrions bien les surprendre. Un match nul, allez un partout, serait alors un excellent résultat qui nous placerait en outre en très bonne posture pour une potentielle qualification en huitièmes de finale. Et là, le calendrier jouerait alors pour nous puisque nous nous retrouverions alors face au Petit Poucet de ce groupe, le Panama. Portés par nos deux bons résultats face aux gros de notre poule, nous ne faisons alors qu'une bouchée des Sud-Américains, déjà éliminés. Une victoire 3-0, qui nous envoie en phase finale de Coupe du monde pour la première fois de notre histoire. Deuxième au goal average derrière la Belgique, nous tombons face au Sénégal. Un duel 100% africain qui va déchaîner les passions et qui est suffisamment clément pour nous permettre de gagner 2 buts à 1 en prolongations. Une victoire aussi incroyable qu'historique qui nous propulse en quart de finale face au grand Brésil. Un monstre sacré du football qui ne fera qu'une bouchée de nos Aigles de Carthage en nous battant 3-1. Mais il n'y aura alors aucune déception, simplement une fierté immense d'avoir amené la Tunisie en quart de finale d'un Mondial. Ça serait vraiment un scénario magnifique.

À l’inverse, un scénario catastrophe ?

Là encore, au vu de notre groupe composé de la Belgique, de l'Angleterre et du Panama, ce scénario serait loin d'être impossible. Cette catastrophe industrielle commencerait par une défaite sèche 0-2 face aux Three Lions en ouverture de cette Coupe du monde avec notamment une expulsion d'Ali Maaloul. Le second match serait encore pire puisque face à des Belges en quête de victoire finale, nous ne pèserions pas bien lourd. Portée par une Romelu Lukaku en grande forme et qui claquerait un triplé, la Belgique nous ferait alors subir l'une des pires défaites de notre histoire avec un set de tennis, 6-1, dans les dents. Michy Batshuayi, Eden Hazard et Thomas Meunier étant les autres buteurs. Complètement abattus par cette très lourde défaite, nous aborderions le dernier match face au Panama avec le moral au plus bas. Les Sud-Américains nous battant, 0-2, nous rentrerions à la maison avec le pire bilan de cette Coupe du monde 2018. Ça pour une catastrophe, ça serait une catastrophe !

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6. Comme le nombre de joueurs Tunisiens sélectionnés pour cette Coupe du monde et qui évoluent dans le championnat de France. Pas si inutile que ça, tu as bien raison.

Demandez l’programme !

Tunisie-Angleterre, lundi 18 juin, 20h
Belgique-Tunisie, samedi 23 juin, 14h
Panama-Tunisie, jeudi 28 juin, 20h

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