- Histoires insolites
- La Rédaction
"Du Rio de la Plata au stade Loujniki, de Guillermo Stábile à Cristiano Ronaldo, que ce soit dans des lieux ou au travers de ses acteurs, la Coupe du monde de football regorge de petites et grandes histoires. Devenue, avec les Jeux olympiques, la compétition la plus suivie sur la planète, la Coupe du monde de football a pourtant eu droit à une lente gestation et un accouchement difficile, avec un pays en filigrane de sa création : la France."
Vous croyez tout savoir sur la Coupe du monde ? Les journalistes Frédéric Veille, Sylvain Letouzé et Julien Mahieu vous prouvent le contraire avec leur ouvrage "Histoires insolites de la Coupe du monde" chez tous les libraires dès le 11 juin 2018. Plus de 200 histoires qui retracent l'histoire de la plus grande des compétitions sportives. Tout au long du Mondial en Russie, notre site vous proposera quelques histoires extraites de ce livre qu'il faut avoir à tout prix dans sa bibliothèque.
Extrait du jour :
URUGUAY 1930 - L'ARCHE DE RIMET
" Sur les 13 équipes engagées dans la première édition de la Coupe du monde, quatre seulement sont européennes : la France, la Belgique, la Roumanie et la Yougoslavie. Si les Yougoslaves ont embarqué dès le 19 juin sur le Florida, les trois autres nations, elles, font route commune vers l’Amérique du Sud à bord du Conte Verde, paquebot de la compa- gnie Blue Star Line qui est alors considéré comme le plus rapide et le plus sûr dans la traversée de l’Atlantique. Au départ de Gênes, en Italie, ce sont les Roumains qui sont les premiers à embarquer, suivis des Français qui montent à bord à Villefranche-sur-Mer. Le 22 juin, à Barcelone, la sélection belge complète le contingent. Immense honneur est fait à ces sélections avec la présence dans cette traversée de Jules Rimet, qui garde avec lui le trophée du tournoi.
Pendant 11 jours, si les équipes et leurs dirigeants restent concentrés sur l’objectif sportif et doivent même procéder à un tirage au sort – que les Belges gagnent pour la petite histoire – pour déterminer l’ordre de passage de chacun dans les créneaux d’entraînement matinaux sur les ponts supérieurs du navire, les fêtes se succèdent et l’ambiance est familiale. Les délégations se retrouvent ainsi dans des secteurs différents. Celui des Français est baptisé « pont Montmartre », pour les musiques qui y étaient entendues et les mélodies fredonnées. La vie s’organise ainsi jusqu’à une première escale, le 3 juillet 1930. Le Conte Verde accoste à Rio de Janeiro. Là, l’équipe nationale du Brésil embarque à son tour. Pendant quelques heures, les autres nations profitent de cet arrêt au pays des Auriverde pour visiter le stade du Fluminense, dont la légende voulait qu’il soit équipé, chose rare pour l’époque, de 81 projecteurs. À peine le temps de faire des provisions de bananes pour les Belges, Roumains et Français, l’heure était déjà venue d’aborder la dernière partie du périple qui conduit le Conte Verde le long de la côte brésilienne jusqu’à atteindre l’Uru- guay et sa capitale, Montevideo. Et la surprise est colossale pour tous les occupants du navire. Au port, ce sont plus de 10 000 Uruguayens qui célèbrent l’arrivée des nations pour cette Coupe du monde de football qui pouvait alors débuter dans une véritable liesse populaire. "
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