Tour des Nations : Corée du Sud

Tour des Nations : Corée du Sud
La Corée du sud peut elle renouveler l'exploit de 2002 ? - Iconsport

Pendant 18 jours, l'équipe de la rédaction vous propose de (re)découvrir quotidiennement les 32 équipes qui disputeront la Coupe du monde 2018. Au programme d’aujourd’hui, la Corée du sud, qui aimerait bien qu'on lui parle davantage (ou au moins autant) de foot que de K-pop et de Psy à un moment.

C’était comment la dernière fois ?

Franchement pas terrible… Sur le papier ça aurait pu le faire. On était dans le même groupe que la Belgique, la Russie et l’Algérie. A part les Belges, les deux autres nations semblaient à notre portée. La Russie s’était certes facilement qualifiée pour le Mondial mais avait toutes les peines du monde à performer en compétition internationale, peinant à reproduire sa bonne performance à l’Euro 2008 (demi-finale). L’Algérie était, elle, en plein doute après avoir été notamment éliminée en poule lors de la dernière CAN.

On débute par la Russie, match à l’époque charnière pour voir le tour suivant. On est inefficace pendant 70 minutes avant de trouver la faille grâce à Son, bien aidé par Akinfeev, le gardien russe qui se troue. Kerzhakov égalise et on en reste sur le 1-1. Un résultat pas si catastrophique puisque les Algériens ont perdus face aux Belges en se montrant assez navrant offensivement. On aborde donc le deuxième match confiants. Trop peut-être. Vous me voyez venir, en moins de 40 minutes on encaisse 3 buts. Brahimi met même un quatrième but, permettant à l’Algérie de devenir au passage la première nation africaine à marquer quatre buts en Coupe du monde… dommage que ce soit face à nous. On réduit le score deux fois mais pas assez pour entretenir le suspense. Il nous reste une dernière chance de nous qualifier si on bat les Belges, tout en espérant que les Algériens ne gagnent pas face aux Russes. Ça tombe plutôt bien, les Diables Rouges sont déjà qualifiés et font tourner. Ca partait même très bien puisqu’à la pause, les Belges jouent à 10 après l’expulsion de Defour et la Russie mène 1-0 face au Fennecs. Mais en 2nde mi-temps tout se gâte puisqu’on encaisse un but de la tête par Vertonghen et que l’Algérie égalise face aux Russes. Les huitièmes se jouent donc sans nous. En même temps, affronter les Allemands en huitième n’aurait pas été un cadeau, ça tombe bien, on les retrouve en poule cette année.

La route a été bonne ?

Iran, Syrie, Ouzbékistan, Chine et Qatar, voilà nos cinq adversaires dans notre groupe de qualification… Bon bah on n’a pas fini premiers, on a été deuxième à sept points des Iraniens. Oui, dit comme ça c’est pas super glorieux, mais bon, être deuxième suffisait à notre bonheur, donc on va dire que ça aurait pu être pire. On a connu un changement de sélectionneur aussi, puisqu’Uli Stielke a dû laisser la place à Shin Tae-yong, un régional de l’étape. Stielke nous avait quand même amené en finale de la Coupe d’Asie, une première depuis 1988. Il a été limogé après une défaite face au Qatar. Oui, on a perdu face au Qatar, ce ne furent donc pas des qualifications de tout repos, vous pouvez l’imaginer. Mais on va quand même vivre notre neuvième coupe du monde de suite, ce qui est extraordinaire.

Un p’tit gars à observer en particulier ?

Bah il faut bien avouer que le seul joueur emballant dans nos 23 c’est Heung Min Son. Le petit attaquant de Tottenham est à peu près notre seul motif d’espoir d’atteindre les huitièmes. 21 buts en 66 sélections, c’est pas mal pour une tête d’affiche passée par Hambourg, Leverkusen puis Tottenham, donc. Il est surtout un des piliers du collectif londonien, 17 buts et 6 passes décisives en 43 matchs avec les Spurs cette saison. Mais plus que ses statistiques, il y a une énorme raison de penser que Son va tout faire pour qu’on réussisse cette année en Coupe du monde. Vous êtes peut être au courant, tous les citoyens sud-coréens doivent effectuer 21 mois de service militaire avant leurs 28 ans, un devoir que n’a toujours pas fait « Sonaldo ». Deux ans sans jouer au football au niveau professionnel, ça risque de contrarier son club actuel et surtout de considérablement freiner sa carrière (voire de la stopper tout simplement). Le seul moyen pour Son d’y échapper en obtenant une dérogation destinée aux sportifs de haut niveau c’est de ramener une médaille au pays. Nos chances d’aller en demi-finale cette année sont certes très maigres, mais il nous reste ensuite les Jeux asiatiques en août, au cas où…

C’est quoi l’objectif cette année ?

Au mieux, sortir des poules, au pire, ne pas être ridicules. Une élimination ne serait en soi ni une surprise ni une catastrophe industrielle, mais on préfèrerait éviter une humiliation. On a les qualités pour viser les huitièmes, mais on est dans le même groupe que l’Allemagne, le Mexique et la Suède, autant te dire que ça va être chaud.

Un scénario idéal ?

Comme il y a quatre ans, une qualification passera par un bon premier match, déjà. On a du bol (de riz), on ne commence pas par les Allemands mais par les Suédois. Enfin du bol, ça reste à voir, ils ont quand même éliminé les Italiens en novembre. Mais bon, on se dégonfle pas, je vous rappelle que nous aussi on est le cauchemar des Italiens qu’on a balayé en 2002 (2-1 en huitième de finale). On arrive donc le couteau entre les dents, et face à des suédois qui ont du mal à rentrer dans leur match, on assure et on gagne 2-0. On garde la Nationalmannschaft pour le dessert et on enchaine avec les Mexicains. Déjà défaits face aux Allemands lors du premier match, El Tri n’est pas au mieux. Surtout que le récent scandale sexuel, que l’on pensait évacué, pèse visiblement sur les consciences des joueurs qui n’ont pas vraiment la tête au football. On enchaine donc par une seconde victoire. Engaillardi, on fait face aux Allemands en étant déjà qualifiés et motivés à leur jouer un mauvais tour. Très vite, on se rend à l’évidence, on ne pourra pas gagner, ou alors il nous faudrait un miracle. Mais on arrive tant bien que mal à conserver le 0-0 qui nous ouvre les portes des huitièmes, en tant que premiers en plus, à la différence de but !

Autant vous dire qu’on est remontés comme des coucous avant de se mesurer aux Suisses. Ça risque de mal aller pour leur compte. Ça se vérifie très vite, Son, qui se voyait déjà en uniforme kaki pour deux ans avant le début de la compétition ne laisse pas passer sa chance et inscrit 2 buts dans les vingt premières minutes. Suffisant pour voir les quarts.

Les Anglais ? Même pas peur !  18h, c’est Ki-time pour les Three Lions. Sung-yueng Ki, le milieu de Swansea, nous offre les demis d’une frappe ma foi très jolie. Rashford, Kane, Sterling ou Ali, nos défenseurs les ont tous mis au tapis, et on reste donc tous en Russie.

On est comme ça ici, quand on est lancé on ne s’arrête plus ! Une fois arrivé dans le dernier carré on comprend vite qu’il va nous falloir plus qu’un seul joueur pour rivaliser… Surtout quand en face tu vois la Roja espagnole… Bon on ne fait pas vraiment le poids mais on limite la casse, et on arrive en petite finale sans trop être cabossés : 3-1 score final : propre, mais pas humiliant.

Pour ce match de classement, on retrouve les Allemands, qui ont perdu face aux Bleus de Griezmann parti faire une Zizou 1998 aux pauvres Espagnols. Comme lors du match de poule, on résiste comme des dingues et le match se finit aux tirs au but.

4-4, notre gardien vient d’arrêter la tentative d’Ozil, Son s’avance pour frapper. Il lève la tête, voit les officiels sud-coréens qui l’attendent avec un uniforme et la tondeuse pour la coupe règlementaire, et balance une praline dans la lunette de Neuer complètement impuissant. La voilà, la médaille tant attendue, Pocchetino, le coach de Tottenham souffle devant sa télé, l’état-major sud-coréen moins : Heung-min Son ça aurait eu de la gueule lors des tournois de football inter-casernes.

A l’inverse, un scénario catastrophe ?

Simple : on commence par une défaite sèche face aux Suédois. Quelque chose comme un 3-0. On enchaine par une autre défaite face au Mexique 2-0 et on finit par une humiliation face à l’équipe B allemande 5-0.

10 buts encaissés, 0 marqué, merci messieurs c’était chouette à dans quatre ans !

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La stat’ inutile mais qu’on vous donne quand même parce que ça nous fait plaisir !

3 + 5 : 3 Lee et 5 Kim dans les 23 coréens, Thierry Roland doit jubiler là-haut…

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