- Huitièmes de finale
- Alan Bernigaud
VOUS AVEZ LOUPE LE MATCH ? PAS DE PANIQUE !
La peur du vide a saisi la Croatie ce dimanche soir dans l’antre de Nijni-Novgorod. Quand on est la nation qui a donné la plus belle impression du premier tour, on aborde forcément la suite du tournoi avec ambition mais aussi avec la pression inhérente de ce statut si particulier. La peur du vide a saisi les Damiers au moment de s’élancer dans la séance fatidique des tirs au but et ce n’est pas que la simple éviction de ce Mondial 2018 qui se jouait dans ce huitième de finale serré contre le Danemark mais la marque et l’empreinte dans l’histoire de la sélection croate de la génération Modric. Un groupe pétri de talents qui compte dans ses rangs des footballeurs parmi les tout meilleur du monde qui devait au minimum un quart de finale mondial à ses supporters, histoire de ne pas sombrer tristement aux oubliettes.
Bien qu’il soit son absolu symbole, la Croatie ne voulait pas voir le drapeau à damier dès ce soir. Un dénommé Kasper Schmeichel, fils du légendaire Peter, a pourtant bien failli la faire arriver en bout de course en Russie en commençant sa séance de tirs au but à la 116ème minute face à Luka Modric. Dans ce qui aurait dû/pu être le tournant de ce huitième de finale – à savoir la faute de Jorgensen en position de dernier défenseur sur Rebic – le portier de Leicester City s’est parfaitement détendu face au géant madrilène, augurant alors une ascension psychologique dans la séance fatidique qui allait suivre. Malheureusement pour Schmeichel junior, ses partenaires n’avaient pas autant d’aisance dans la surface et le portier danois devait alors laisser toute la gloire au Monégasque Danijel Subasic, auteur de trois arrêts sur cinq tentatives.
La qualification croate, c’est donc le palier tant désiré par les supporters des Damiers qui attendaient depuis 20 ans qu’une génération prenne la suite des Suker, Vlaovic et autres Jarni, héros de France 98. Une logique qu’auront secoué jusqu’au bout de vaillants Danois qui donnent par leur performance du soir un tout autre crédit à la première place de l’équipe de France dans le groupe C où ils séjournaient ensemble. Du reste, avec l’éviction surprise de l’Espagne par les Russes, la Croatie va poursuivre sa route sur un chemin bien dégagé et s’afficher fort logiquement comme une favorite à la finale du 15 juillet prochain. Le genre de formation que la Russie, hôte de la compétition et future adversaire des Damiers, se fera un plaisir d’arrêter à la moindre possibilité lors de leur duel du samedi 7 juillet prochain à Sotchi (20h).
LA NOTE DU MATCH (47/100) :
Spectacle général (2+14/20) : 2 pour les 110 dernières minutes proposées par les deux équipes, 14 pour cette séance de péno de malade ! Nous sommes là pour être honnête alors on va l'être : au bout de 5 minutes de ce Croatie-Danemark, on s'est tous dit que ça allait être un super match. Sauf qu'après les deux buts de Mathias Jorgensen et Mario Mandzukic bah le match va complètement retomber en intensité à tel point que l'on s'est particulièrement ennuyé. Heureusement que l'on a eu le droit à une séance de tirs au but de fou avec des gardiens chauds comme jamais.
Occasions et buts (5/20) : Honnêtement, ce ne sont pas les buts qui ont fait monter cette note ! Les deux étaient particulièrement laids. Et pour le reste ... bah noter dans cette catégorie alors qu'il n'y a quasiment pas eu d'occasions c'est compliqué ! Et le penalty manqué de Luka Modric n'a rien arrangé. Copie à revoir !
Qualité technique (9/20) : Il n'y a aucun doute, Ivan Rakitic, Luka Modric et Christian Eriksen sont d'une autre dimension. Leurs yeux doivent être des lasers, ils voient tout et possèdent une qualité de passe supérieur à la moyenne. Bon par contre, la plupart des joueurs vont devoir réviser les penalty.
Scénario et suspense (15/20) : Vous voyez ces films américains dans lesquels le début est explosif à souhait et que le scénario semble énorme mais qu'au final, c'est le seul moment intéressant du match. Bah ce Croatie-Danemark était un film de ce genre ! On s'est bien ennuyé et pire, on est resté sur notre faim après un début de match de malade. Cela dit, le final a été fantastique et ça pardonne les errances du scénario au milieu du film.
Bonus/Malus du jury (12/20) : Pour cette catégorie, on vous explique, on part de 10/20 à chaque coup d'envoi et on fait gonfler ou baisser la note selon nos propres critères subjectifs (on est le jury, on fait ce qu'on veut) :
+2 pour l'intensité mise par les deux équipes dès le coup d'envoi avec deux buts à la clé en 4 minutes seulement.
-2 pour les défenses sur les deux buts. C'était rapide pour voir des buts certes, mais c'est aussi parce que les défenseurs étaient apathiques et que Subasic a fait n'importe quoi.
-2 pour l'intensité mise au-delà de la 30e minute et surtout en seconde période.
+1 pour le soyeux des passes de Modric, Rakitic et Eriksen.
+3 pour les deux gardiens, Kasper Schmeichel et Danijel Subasic qui ont montré tout leur talent durant la séance de penalty. Mention spéciale pour le Danois qui s'est permis le luxe d'arrêter également un penalty de Luka Modric à la 116e minute. Le tout devant papa, c'est beau.
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4 GIFS QUI EN DISENT LONG
Mathias Jorgensen qui s'en va marquer dès la première minute ! Ay Caramba !
Danijel Subasic sur le but danois. #passoire
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Le but de Mandzukic
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Les deux gardiens, Kasper Schmeichel et Danijel Subasic, durant la séance de penalty