- Suisse
- Rodolphe De Oliveira
Pour comprendre le renouveau du football suisse depuis une dizaine d'années, il faut comprendre le contexte de la Nati. Depuis les années 80, la Suisse accueille des vagues d’immigration venues de tous les horizons. Après la guerre de Yougoslavie, beaucoup de réfugiés se sont installés en Suisse. Serbes, Bosniens, Albanais, Kosovars, allaient se retrouver au pays des montres. S’ajoutant à cela l’immigration africaine et l’arrivée de la communauté turque, la Suisse devient un melting-pot qui lui donne la possibilité de se créer une nouvelle identité.
Le football est alors devenu un vecteur d’intégration pour les jeunes d’origine étrangère. Mais comment ce phénomène a-t-il autant eu de succès depuis quelques années ? Le fait est que l’origine sociale des immigrants pousse au football. Dans beaucoup de pays, le sport le plus populaire est le foot, mais en Suisse le ski, le hockey sur glace et le tennis sont très pratiqués. Ces sports demandent plus d’investissement de la part des parents, pour acheter le matériel nécessaire à la pratiqueDes sports plus ancrés dans la culture suisse et moins accessible pour les immigrants installés récemment. Un tiers des jeunes licenciés qui pratiquent le football n'a pas la nationalité suisse. Les jeunes d’origine étrangère luttent pour devenir professionnels, tandis que les jeunes Suisses privilégient les études. La volonté de gagner et de s’en sortir après des années de galère, donne aux « nouveaux Suisses » une grinta indescriptible.
more than 23 players. 8 millions ???????????????????????? together pic.twitter.com/jcCZJ9xEJo
— Gelson Fernandes (@GelsonFernandes) 2 juillet 2018
Produit d’une immigration de masse, la plupart des joueurs ne vient pas de la Communauté Européenne et le football est aussi une chance de décrocher la nationalité Suisse. Mais l’intégration par le football est beaucoup plus simple que tout autre intégration en Suisse. Le footballeur est un bon immigré, tandis que l’immigré ne s’intégrant pas à la culture Suisse est mal vue dans la société. La réussite est le vecteur d’intégration de ces joueurs et on ne sait pas si Wherdan Saqiri, par exemple, serait devenu Suisse.