Les Lions s'extirpent du piège Colombien

Les Lions s'extirpent du piège Colombien
Harry Kane, auteur de son 7ème but dans la compétition - Iconsport

Il ne nous manquait plus qu’un nom pour connaître les huit qualifiés pour les quarts de finale de la Coupe du monde. La Colombie et l’Angleterre s’affrontaient ce mardi soir à Moscou pour s’asseoir sur le dernier siège disponible et pour aller défier la Suède le samedi 7 juillet.

Nul besoin d’analyser le jeu en première mi-temps puisque la situation la plus importante des 45 premières minutes est extra-sportive. Après une grosse faute de Lerma sur Kane et alors que le milieu cafetero échappe au carton de peu, Barrios perd ses nerfs et assène une sorte de coup de tête à Henderson. Pendant la longue formation du mur à la 40è minute, les esprits s’échauffent entre Lingard et Cuadrado mais c’est finalement Barrios qui voit rouge contre le capitaine des Reds de Liverpool. Le menton en sang, ce dernier reste au sol et ses coéquipiers demandent la VAR avec des grands gestes carrés, mais finalement l’arbitre américain M. Geiger sort le jaune. Une décision logique mais qui aurait pu virer au drame pour les coéquipiers de Falcao, déjà privés de leur star James Rodriguez, puisque le fautif aurait pu être exclu et provoquer un pénalty dans le même temps. Du point de vue du ballon rond, seuls une tête acrobatique de Kane (16è) et le coup franc de Trippier (42è) auront donné des mini-frissons aux spectateurs du stade du Spartak Moscou. Les gants de Pickford et d’Ospina n’ont rien eu à arrêter pendant le premier acte.

Dès la reprise, la tension omniprésente dans cette rencontre est encore au rendez-vous. Pour preuve, encore sur une échauffourée lors d’un coup de pied arrêté, Carlos Sanchez retient et plaque Harry Kane en évidence devant l’arbitre. M. Geiger n’a d’autre choix que de montrer le point de pénalty et sa décision est confirmée par l’assistance vidéo. L’attaquant anglais confirme son statut de meilleur buteur du Mondial en portant son compteur à six réalisations en trompant Opsina d’une frappe au centre de sa cage. L’ouverture du score des Three Lions ne fait qu’augmenter le vice et la rugosité des Colombiens. L’arbitre de la rencontre (encore lui) assène une série de six cartons jaune en à peine un quart d’heure, symbole de l’atmosphère qui règne sur ce terrain de football. Car il est important de rappeler qu’il s’agit bien là d’une partie de football et non d’un combat de MMA. Notre commentateur n’a pu utiliser que les pictos de coups-francs, de blessés et de cartons pendant ce match, une tannée !

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Les Cafeteros s’enferment dans leur système de contre et d’impact physique exagéré et ne parviennent à aucun moment à inquiéter la défense anglaise, vigilante. Bien que poussés à bout par la mentalité exécrable des joueurs de José Pékerman, les joueurs anglais gardent relativement leur calme et croient se tirer sans problème du piège qu’on leur a tendu. Après une inspiration exceptionnelle d’Uribe dans les arrêts de jeu, Jordan Pickford sort l’horizontale pour sauver les siens mais ce n’est que partie remise. Sur le corner qui suit, comme face au Sénégal, Yerry Mina fait trembler toute la Colombie et égalise miraculeusement. Kieran Trippier, auteur d’un bon match, rate son dégagement de la tête et ne peut empêcher les prolongations.

Il est certain que M. Geiger et les corps des joueurs, y compris ceux des Cafeteros, auraient préféré éviter ces trente minutes de plus sur le ring vert. Le pire dans tout ça, c’est que les Anglais, à l’instar d’Eric Dier, se montrent eux aussi trop agressifs dans ces deux mi-temps supplémentaires. Le fait que l’arbitre ne soit pas au contrôle de cette partie a sans doute anéanti les quelques faibles bonnes intentions des Three Lions. « Everybody was Kung Fu Fighting ». Après l’égalisation colombienne dans les arrêts de jeu du temps réglementaire, les joueurs de Pékerman semblent mieux mentalement et physiquement que leurs adversaires du jour.

A la pause de ces prolongations, les supporters jaunes sont bien plus détendus que les quelques centaines de fans britanniques. Contrairement à ce que souhaitent sans doute les Suédois, futurs adversaires du vainqueur de cette rencontre, aucune des deux équipes ne veut jouer sa vie sur la séance de tirs au but. Malgré les pépins physiques, à l’image de Kyle Walker qui a des crampes, le jeu reprend le dessus sur l’impact, mais la fatigue se fait sentir et les derniers gestes sont trop imprécis pour inquiéter Ospina et Pickford. Même la frappe de Danny Rose passe au ras du poteau de David Ospina. Gareth Southgate joue même le tout pour le tout en remplaçant Walker par Rashford pour les dix dernières minutes. Le sélectionneur anglais prépare aussi sûrement les fatidiques tirs au but. Ce match se termine comme il a commencé : Harry Maguire se croit encore sur un ring et envoie un direct du gauche à David Ospina, sans que l’arbitre ne le sanctionne.

On se dirige alors vers ce qui est déjà la troisième séance de tirs au but du Mondial, alors qu’on n’en est encore qu’au stade des huitièmes de finale. A force de clamer dans la presse que ses joueurs se préparent avec une précision quasi scientifique à la loterie des pénalties, la sélection anglaise se sera portée malheur. C’est la Colombie et Radamel Falcao qui s’avancent en premier vers la cage de Jordan Pickford. Le capitaine cafetero met directement la pression sur l’Angleterre en frappant fort au milieu du but. Harry Kane, le capitaine des Three Lions, lui répond aussitôt d’un merveilleux tir dans le petit filet d’Ospina. Il faut attendre Jordan Henderson, troisième tireur anglais, pour voir un arrêt du gardien. Mateus Uribe ne parvient toutefois pas à mettre à l’abri les siens car il frappe fort sur la barre et permet à Trippier de remettre les deux équipes à égalité. Carlos Bacca craque également juste après et échoue facilement sur Pickford, laissant le pénalty de la qualification à Eric Dier. Le joueur de Tottenham trompe parfaitement Ospina, envoie les siens vers les quarts et enterre joueurs et supporters colombiens en une frappe croisée. A l’instar du champion de boxe Anthony Joshua, ses compatriotes finissent par remporter le combat aux points après dix rounds.

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