- Mondial - Groupe A
- Julien Boissel
Le favori : Pays-Bas
La sélection néerlandaise a le vent en poupe. Depuis le retour du charismatique entraineur Louis Van Gaal, les coéquipiers de Virgil Van Dijk n’ont enregistré aucune défaite en 15 sorties. 11 victoires, 4 nuls, 41 buts marqués pour 13 encaissés : Les Oranje ont retrouvé des couleurs suite à leur élimination en huitièmes de finale lors du dernier Euro. C’est pourquoi la phase de poule ne devrait pas leur poser de problème. L’effectif est de qualité, leur entraineur connait la route pour aller loin et le Sénégal devra très probablement jouer sans son meilleur élément en la personne de Sadio Mané. Un autre scénario qu’une qualification pour les phases à élimination directe serait, non seulement dramatique pour le football néerlandais, mais surtout une dernière danse bien triste pour le personnage qu’est Louis Van Gaal.
L’acteur à suivre : Louis Van Gaal
À 71 ans, le sélectionneur l’a déjà annoncé : il vit ses dernières heures en tant que coach. Touché par un cancer de la prostate en 2020, Van Gaal veut se consacrer pleinement à sa famille une fois les festivités qataries terminées. Sorti de sa retraite après l’Euro 2020, l’ex-coach de Manchester United a redonné confiance à cette équipe touchée par la non qualification au mondial 2018 et l’élimination en huitièmes de finale l’année dernière. Pour ce faire, le sélectionneur a notamment changé de dispositif. Orphelin de Giorginio Wijnaldum, il a délaissé le 4-3-3 habituel afin de privilégier un 5-3-2. Et à moins que la potentielle absence de Denzel Dumfries rabatte les cartes, ce système devrait avoir les faveurs du coach le lundi 21 novembre prochain. Connu notamment pour avoir changé de gardien en quarts de finale du mondial 2014 juste avant la séance de tirs au but, Van Gaal ne fuira pas devant ses responsabilités et nul doute que ses joueurs voudront lui offrir une dernière aventure digne de celle de 2014.
Les outsiders : Sénégal et Équateur
Pour sa troisième Coupe du monde, le Sénégal arrive également en confiance. Les Lions de la Teranga ont décroché leur première CAN l’année dernière et Aliou Cissé pourra compter sur cette ossature gagnante (18 des 26 joueurs étaient déjà présents lors du sacre continental). Dans un groupe où les Pays-Bas semblent une tête au-dessus, la deuxième place se jouera entre eux, l’Équateur et le Qatar dans une moindre mesure. Avec une logique respectée lors des deux premières journées et un Sadio Mané béni par les dieux de la médecine, le Sénégal aura les cartes en mains lors du dernier match de poule contre l’Équateur. En cas de qualification, les héros de 2002 pourraient bien avoir trouvé leurs successeurs.
Quatrième derrière le trio Brésil-Argentine-Uruguay lors des qualifications AmSud, l’Equateur n’a pas l’intention de venir au Qatar comme victime expiatoire. Deuxième attaque (27 buts à égalité avec l’Argentine) derrière l’intouchable Brésil, la sélection emmenée par Gustavo Alfaro a été l’une des rares à prendre un point contre les Auriverdes et l’Albiceleste. De quoi obliger leurs futurs adversaires à les prendre au sérieux. Avec comme meilleur résultat un huitième de finale en 2006, l’Equateur peut envisager un scénario similaire cette année, d’autant que le Sénégal sera potentiellement privé de Sadio Mané.
Les joueurs à suivre : Sadio Mané et Michael Estrada
Jouera ou jouera pas ? Blessé au péroné lors du match contre le Werder Brême, Sadio Mané devait regarder le Mondial à la télé mais le sélectionneur Aliou Cissé en a décidé autrement en le retenant dans la liste des 26. Le risque pris est compréhensible car l’ancienne vedette d’Anfield n’est pas un simple joueur comme les autres mais bien le fer de lance de la sélection. Le dauphin de Karim Benzema au Ballon d’Or connait la période la plus faste de sa carrière et le mondial qatari pourrait bien être son dernier. Rapide, technique, buteur, sa simple présence oblige les défenses à s’adapter. Néanmoins, le timing est serré, et contrairement à d’habitude, le mondial ne siffle pas la fin de la saison. C’est pourquoi le Bayern Munich grince des dents à l’idée de le voir jouer.
Son nom ne vous dit peut-être pas grand-chose mais Michael Estrada a été le meilleur buteur équatorien lors des qualifications. Avec 6 réalisations en 17 rencontres, le joueur de Cruz Azul au Mexique s’est montré plus prolifique qu’Alexis Sanchez par exemple et n’a terminé qu’à une longueur de Lionel Messi. Puissant, cet attaquant d’1m88 apporte un autre profil à l’attaque de l’Equateur longtemps portée par le vieillissant Enner Valencia (33 ans). Malgré son manque d'expérience à ce niveau, le salut de son équipe passera par de bonnes performances de sa part.
La grosse côte : Qatar
C’est l’une des si ce n’est LA grande interrogation du tournoi. Que nous réserve le pays hôte pour sa première sur la grande scène internationale ? Emmenés par Félix Sanchez Bas, les Qataris ont terminé troisièmes de la Coupe arabe de la FIFA 2021 où l’on y trouvait notamment le Liban, la Jordanie ou encore la Mauritanie. Autrement dit, rien de comparable aux Pays-Bas, au Sénégal ou à l’Équateur. Cependant, les Qataris ont parfaitement conclu leur préparation d’avant mondial face à l’Albanie avec une quatrième victoire consécutive. Si les adversaires vaincus lors de cette série (Panama, Guatemala, Honduras et Albanie) n’ont pas la stature d’une équipe de Coupe du monde, le Qatar donnera le coup d’envoi de sa compétition avec le plein de confiance. Et il faudra au moins ça pour espérer sortir de cette poule A qui s’annonce relevée.
Le joueur à suivre : Karim Boudiaf
Né à Rueil-Malmaison d’un père algérien et d’une mère marocaine, Karim Boudiaf va vivre sa plus belle expérience footballistique. International qatari depuis 2013, Boudiaf représente l’un des cadres de sa sélection comme le montrent ses 115 matchs disputés. Le joueur de 32 ans joue sous les couleurs d’Al-Duhail (anciennement Lekhwiya SC) depuis 2010 et évolue au poste de milieu défensif. Du haut de son 1m90, ce droitier n’est pas passé pro à Nancy et a décidé de répondre favorablement à l’offre provenant de la péninsule. En 12 ans, il est devenu un des joueurs majeurs du pays avec 7 titres de champion du Qatar. C'est pourquoi peu importe le résultat de son équipe, l’histoire restera belle et sa conclusion mérite une fin heureuse pour lui et ses coéquipiers.
Pronostic du classement :
1e Pays-Bas
2e Sénégal
3e Équateur
4e Qatar