- Coupe du monde 2022
- Pierre Dumain
Lors du premier Mondial, en 1930 en Uruguay, les arbitres en place font face à de gros problèmes de culture. Le jeu européen plus soft, s’oppose à celui beaucoup plus rugueux des pays d’Amérique du Sud. Les cartons n’existant pas à l’époque, les hommes en noir ont seulement la possibilité d’exclure un joueur. Le Belge John Langenus, arbitre lors de la compétition, expliqua au sujet du match Chili-Argentine : « En Europe, j'aurais exclu les vingt-deux joueurs. En Amérique, on trouvait ça presque naturel. Finalement, après intervention de la police montée, le match put se terminer normalement. » En effet, à l’époque, les bagarres générales étaient courantes et l’intervention de la police suffisait pour permettre au match de reprendre. L’apparition des cartons ne se fît qu’à la Coupe du monde 1970. Les instances du football décidèrent de la mise en place de ces sanctions à la suite de l’affaire, datant de 1966, avec le capitaine Argentin, Antonio Rattin, qui ne voulait pas quitter le terrain alors que l’arbitre le lui demandait. Pour la petite histoire, le premier carton jaune a été reçu par le soviétique Evgeny Lovchev, en 1970, tandis que le premier carton rouge en Coupe du monde fut distribué au chilien Carlos Caszely, seulement lors du Mondial 1974.
Le football laisse entrer la vidéo
De 1970 à 1990, il n’existe pas de changement majeur dans les règles. C’est en 1992 que les instances du football interdisent au gardien de prendre la balle à la main sur une passe d’un coéquipier. La première fois que la règle apparaît en Coupe du monde, c’est aux Etats-Unis en 1994. Lors de l’édition suivante, en France, les « derniers remparts » ne peuvent plus prendre la balle à la main sur une touche d’un coéquipier. Le but étant de rendre le football plus visuel et plus attractif en obligeant les portiers à jouer au pied et ne pas prendre systématiquement la balle à la main pour tuer le match. La règle suivante va dans le même sens, en 2000, les gardiens peuvent garder le ballon dans les bras pendant maximum 6 secondes.
Le football d’aujourd’hui ne comprend plus d’évolution majeure en terme d’arbitrage pur. Les grandes questions qui se posent sont liées à l’apport de la vidéo. De nombreux matchs ont basculé sur des erreurs d’arbitrage. En finale de l’édition de 1966, l’Angleterre inscrit un but à l’Allemagne, où encore aujourd’hui, il est difficile de savoir si le ballon a franchi entièrement la ligne. L’histoire étant bien faite, en 2010, l’Anglais Lampard marque un but totalement valable contre les Allemands mais l’arbitre ne voit pas que la balle est rentrée et ne validera jamais le but. Pour éviter ce genre d’imbroglio, la FIFA a décidé pour l’édition 2014, de placer 7 caméras par but qui permettent de visualiser en temps réel le ballon en 3 dimensions dès qu’il s’approche de la ligne de but. « Si le ballon franchit complètement la ligne de but, l'unité centrale de traitement des données envoie en moins d'une seconde un signal visuel à la montre-récepteur de l'arbitre. L'arbitre garde cependant le dernier mot pour valider ou non le but » précise la FIFA.
En 2018, la VAR est introduite lors de la Coupe du monde en Russie. L'assistance vidéo à l'arbitrage est un dispositif vidéo qui permet à des arbitres assistants vidéo (en anglais, Video Assistant Referees) d'intervenir dans quatre situations seulement, avec l'objectif d'une interférence minimale :
- un but (validé ou non) ;
- un penalty (sifflé ou non) ;
- un carton rouge direct (infligé ou non) ;
- pour vérifier l’identité d’un joueur sanctionné
La Coupe du monde au Qatar aura-t-elle aussi son lot de litiges, même si logiquement nous sommes à l’abri d’une main de dieu !