- Bundesliga
- Julien Meyer
On se languissait de revoir des stades bondés, des frappes de loin – les fameuses Kartoffeln – chères à Jean-Charles Sabattier et d’apercevoir de temps en temps un Humba* en fin de rencontre lors d’une victoire. Pour le suspense cependant, il faudra repasser. Cette année encore, le Bayern Munich, triple champion en titre, sera le grandissime favori pour la 52ème édition du championnat allemand. Champion à quatre journées du terme, les Bavarois, renforcés notamment par le Chilien Arturo Vidal (Juventus) et le Brésilien Douglas Costa (Shakhtar Donetsk) voudront améliorer leurs temps de passage et surtout grappiller un 4ème Meisterschaale à la suite, ce qui n’est jamais arrivé dans l’histoire du championnat allemand. Les hommes de Pep Guardiola lorgneront aussi et plus que jamais, sur une 6ème Ligue des Champions.
Toujours placés, souvent gagants
Derrière les Munichois, une ribambelle de poursuivants vont ferrailler pour la tant convoitée deuxième place derrière le Rekordmeister. Le VfL Wolfsburg est de ceux-là. Deuxièmes derrière le Bayern l’an passé, les Loups ont montré les crocs, portés par leur chef de file Kevin De Bruyne. Le Belge, auteur de 21 passes décisives et de 10 buts, sera assurément –s’il reste au club- un des éléments centraux dans la bonne forme du VfL. Le Borussia Mönchengladbach, 3e l’an passé, va découvrir la Ligue des Champions, une première depuis 37 ans. La perte de son buteur Max Kruse (10 buts) et l’enchaînement des matches de haut niveau devrait faire souffrir les hommes de Lucien Favre. On les verra tout de même dans le premier tiers du championnat. Dans cette course, le Bayer Leverkusen devrait aussi pointer le bout de son nez. Habitués des places d’honneur, 5ème en 2011-2012, 3ème en 201262013 puis 4ème lors des deux dernières saisons, le Bayer comptera notamment sur son meilleur buteur Karim Bellarabi (12 buts) et sur son canonnier Stefan Kiessling, moins en verve l’an passé (9 buts). Un peu plus loin, on devrait trouver le Borussia Dortmund. Après une saison débutée de façon catastrophique avec un statut de lanterne rouge à la 13e journée, on craignait le pire pour les hommes de Jürgen Klopp. Ils finissent la saison à une honorable 7ème place, loin des objectifs initiaux. Après les erreurs de castings Adrian Ramos et Ciro Immobile, le BvB n’a que très peu recruté mais pourra compter sur Pierre-Emerick Aubameyang (16 buts) et Marco Reus, qui voudra se racheter après une saison en demi-teinte. Thomas Tuchel, ancien coach du FSV Mainz – comme Klopp- a pris le relais de ce dernier. Son ennemi héréditaire, Schalke 04, sera lui aussi en quête de stabilité. Après un début de saison compliqué marqué par le limogeage de Jens Keller à la 7e journée, Roberto Di Matteo a repris l’équipe en main et a redressé la barre. Pas suffisant pour garder en garder les rênes. Avec le recrutement du meilleur buteur du Werder Bremen, Franco Di Santo et le meilleur gardien de la saison passée, en la personne de Ralf Fährmann, S04 envisage une saison plus sereine.
Le nec plus ultra du ventre mou
Derrière le bal des prétendants, le Werder Bremen de Viktor Skripnik justement, 10ème l’an passé, jouit d’une belle cote. L’entraîneur ukrainien a remis de l’ordre chez les Verts et on se remet à croire aux plus belles années (2000), sous la houlette de Thomas Schaaf. Dans ce petit groupe, on devrait aussi retrouver le TSG Hoffenheim, qui après une saison sans aucun tourment terminée à la 8ème place, voudra essayer de gratter une place européenne. On mise aussi une petite pièce sur le 1.FC Köln de l’Autrichien Peter Stöger. Les Boucs ont obtenu un maintien on ne peut plus tranquille la saison passée pour son retour dans l’Elite, naviguant entre la 10ème et la 13ème place. Disciplinée et bien organisée, le FC peut légitimement viser le Top 10. L’équipe surprise de l’an passé, le FC Augsburg, 5e, va découvrir pour la première fois de son histoire l’Europa League. Les coéquipiers du nouvel international paraguayen Raul Bobadilla (10 buts) y laisseront forcément des forces et viseront ni plus ni moins qu’un maintien tranquille selon les dires de son président. L’Eintracht Frankfurt, avec son meilleur buteur Alexander Meier (19 buts), qui a réussi à faire face à des nombreuses blessures l’an passé, est à nouveau en mesure de se maintenir tranquillement, quatre années après son retour en première division. Avec le départ de son capitaine Johannes Geis et de son meilleur buteur Shinji Okazaki (12 buts), le FSV Mainz s’apprête à souffrir. Mais avec Martin Schmidt à sa tête, elle peut encore espérer des lendemains chantants.
La déliquescence des historiques
Eux s’apprêtent à avoir quelques maux de tête. Le VfB Stuttgart traîne sa carcasse depuis 3 saisons dans les eaux troubles de la Bundesliga. Armin Veh débarqué après seulement 12 journées, le Néerlandais Huub Stevens a de nouveau joué les pompiers de service et a sauvé le club d’une descente en 2ème division. Pas sûr que le nouveau coach, Alexander Zorniger fasse des miracles. Le Hannover 96 est en baisse constante depuis 5 saisons. Avec le départ de son joueur phase, Lars Stindl, vers Mönchengladbach, les gars de Michael Frontzeck vont galérer. Quant au Hertha BSC, il tentera d’oublier ses erreurs de casting tels John Heitinga (reparti à l’Ajax Amsterdam) et Salomon Kalou pour tenter de se sauver. Et quid du Hamburger SV ? Unique club de la Bundesliga à n’avoir jamais connu la descente, le Dino, comme ils l’appellent outre-Rhin, fait un peu n’importe quoi ces dernières saisons. Toutefois, le HSV est ressorti miraculeusement vivant d’un second barrage face au 3ème de deuxième division (Karlsruhe). Après avoir utilisé 4 entraîneurs la saison passée, le club du Nord de l’Allemagne respire toujours timidement. Ses détracteurs lancent déjà les paris quant à son futur adversaire en barrage en juin prochain…
La vague de rafraîchissement est apportée par les deux nouveaux bizuths de la division. Le FC Ingolstadt, champion de 2.Bundesliga, va découvrir la première division pour la première fois de son histoire. Quant au SV Darmstadt, il redécouvre l’Elite après 33 ans d’attente. Quand tout arrive à point ? Et si le HSV ne jouait pas les barrages cette saison. Promis, cette fois, on arrête ! Los geht’s !
* Le Humba est un chant où les supporters de la tribune s’assoient pour énoncer une à une les lettres du mot Humba. A la fin, ils se lèvent et pogottent en chantant « Humba taterä », un chant bien connu outre-Rhin.