La France gagne les coeurs

La France gagne les coeurs
Facundo Arrizabalaaga, EPA

Volontaire mais en manque d'inspiration, la France s'est inclinée à Wembley face à l'Angleterre (2-0). Mais au vu des événements qui ont entourés la rencontre, les Bleus ont, en quelque sorte, aussi gagné.

L’action de la rencontre

Il ne fallait être en retard ce soir à Wembley pour LE moment. Les Anglais nous avait promis quelque chose d’unique. Et ils n’ont pas menti. Après les gerbes de fleurs soigneusement posées au bord de la pelouse par le Prince William, Roy Hodgson et Didier Deschamps, tout un stade et même au-delà, a entonné une Marseillaise qui restera à tout jamais dans les annales. Et dans les cœurs. S’en est suivie une minute de silence magnifiquement respectée par tout un stade uni pour le football et pour la paix.

Au cœur de la rencontre

Comme on pouvait s’y attendre, les vingt-deux acteurs rentrent timidement dans la rencontre. Dans les gradins et autour des bancs de touche, l’atmosphère est chaleureuse et teintée d’émotion. Yohan Cabaye se charge de transposer cet environnement sur la pelouse en allumant la première mèche avec cette frappe des 25 mètres qui passe au-dessus des cages gardées par Joe Hart. Les Anglais ne mettent que peu de temps pour répliquer et Raphaël Varane doit jouer les pompiers de service devant Lloris après une relance ratée (8ème).

A la demi-heure de jeu, Wayne Rooney se procure la première grosse occasion de la partie. Bien lancé au cœur de jeu, il fixe Laurent Koscielny pour s’ouvrir la voie du but et se mettre sur son pied gauche. Malheureusement, sa frappe passera tout près de la lucarne d’Hugo Lloris. Les Bleus ne prennent pas cet avertissement au sérieux et cèdent sur l’action suivante. Delle Alli remporte un duel au sol face au maître « ès tacles » Morgan Schneiderlin et sert Wayne Rooney. Le capitaine des Three Lions rejoue pour son cadet et le lance idéalement vers les buts français. A 20 mètres, le jeune joueur de Tottenham tente sa chance et sa frappe légèrement contrée par Koscielny trompe Lloris, son coéquipier en club. Les hommes de Didier Deschamps se mettent à subir franchement et Lloris doit s’interposer sur une frappe puissante d’Harry Kane au premier poteau (41ème). Dans la foulée, Raphaël Varane contre une frappe de Raheem Sterling qui passe juste à côté du poteau du capitaine de l’Equipe de France. La pause arrive à point nommé pour les Bleus. Mais il ne faut pas moins 3 minutes aux Anglais pour faire le break. Sterling centre côté gauche et trouve Rooney dont la reprise du droit trompe la vigilance d’Hugo Lloris (2-0, 48ème). Les Français sortent dès lors peu à peu de l’ornière par l’intermédiaire de Paul Pogba dont la frappe enroulée vient tutoyer la barre transversale de Jack Butland (59ème). Moins de 10 minutes plus tard, Anthony Martial vient solliciter un une-deux avec le joueur de la Juventus mais le Mancunien, en léger déséquilibre, vient buter sur Jack Butland, auteur d’un bel arrêt réflexe. Les dernières vingt minutes ne permettront pas à la France de réduire l’écart. Les Bleus s’inclinent donc 2-0, mais quelque part, ils ont aussi gagné.

L'homme de la rencontre

Dele Alli aurait amplement mérité ce titre. Il marque son premier but en sélection et il est impliqué sur le deuxième inscrit par Wayne Rooney. Mais il ne pouvait rien face au public. Toutes gorges déployées, l’Anglais est passé outre son français hésitant pour hurler son soutien à la France et sa solidarité aux victimes des attentats de Paris. Alors même s’il n’a pas compris tout ce qu’il a entonné et qu’il a sûrement créé des néologismes pendant la Marseillaise, bravo l’Anglais. Bravo les Rosbifs. Et surtout, merci.

Le taux de régalade

L'Angleterre a plutôt bien joué et a surtout su concrétiser ses deux temps forts : en fin de première période et en début de seconde. Les Bleus, quant à eux, n'ont pas réussi à mettre l'impact nécessaire, surtout lors du premier acte. Le but de Rooney scelle le sort de la rencontre. Mais pour la Marseillaise, la minute de silence, les sanglots de Christian Jeanpierre, la force de Lassana Diarra, les yeux embués et son grand drapeau tricolore, ce match mérite la note maximale. A jamais.

10/10

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