- Euro 2016
- Julien Meyer
Nous sommes fin février 2012 et le FC Metz, alors en Ligue 2, s’incline tristement à Istres (1-0) sur un but de Fabien Barrillon. Après cette défaite, les Messins d’un certain Andy Delort rétrogradent à la 14e place au classement, à seulement 4 points du premier relégable, Monaco. Une autre époque. Les Messins finiront d’ailleurs la saison par une inédite descente en National. Mais le premier camouflet est porté par le maire de la ville, Dominique Gros (PS). Ce dernier, à la surprise générale, ferme le chapitre de la candidature messine à l’Euro 2016.
«Notre candidature initiale avait été retoquée en 2009 mais suite aux renoncements de Strasbourg et de Nancy, on nous avait suggéré d'être de nouveau candidats, mais j'ai finalement décidé de renoncer», déclare le maire de la cité mosellane. Pour le FC Metz, les supporters et le conseil départemental, c’est la stupeur. Pourtant, tout semblait allait dans le bon sens. En 2010, le voisin strasbourgeois renonce à l’Euro et à son projet d’Eurostadium. Metz, alors en 13e position dans la liste des villes hôtes, relançait sa candidature afin de valider sa présence parmi les 12 villes choisies. Pour Bernard Desumer, trésorier à la Fédération Française de Football, ce choix était plus que légitime. « Metz était treizième à l’heure du premier choix, il est logique qu’il se repositionne après le retrait alsacien. »
Pas franchement pour Dominique Gros. Ce dernier a d’ailleurs jeté le projet aux oubliettes, sans en informer le président du FC Metz, Bernard Serin. Ce rapide retrait interpelle. Est-ce que le maire a vraiment voulu de cet Euro ? Questionné sur le sujet, il offre une réponse qui provoquera l’ire des supporters grenats. « Les grandes manifestations sportives, comme le Moselle Open de tennis, le marathon ou le Tour de France, sont très utiles car elles sont très populaires. Je n'ai pas trouvé cette ferveur sur l'Euro-2016. »
Les groupes de supporters descendent dans la rue pour montrer leur mécontentement tandis que Bernard Serin et Patrick Weiten, président du Conseil général, demandent immédiatement une réunion avec le maire. A l’issue de celle-ci, Dominique Gros justifie ses positions. La rénovation des travaux du stade Saint-Symphorien (à 35 000 places) ne devait initialement pas excéder les 45M d’euros. En réalité, la somme avoisinerait plus les 60, voire 65M. De plus, la garantie des 8M d’euros de l’Etat n’est en aucun cas acquise. Pour le maire, le surcoût aurait donc dû être assuré par la ville, ce qui était impossible. « La faute politique aurait été d’accepter », affirme Dominique Gros.
Le maire en a également profité pour s’excuser auprès des supporters : « Quand j’ai parlé de manque de ferveur, les supporters l’ont pris pour eux. Je me suis mal exprimé. Je regrette de les avoir touchés. Ce sont des gens qui ont attachement très fort à leur club, à leur ville. Il y a un lien sentimental. »
Au passage, les 10M promis par le département ont finalement été investis dans le centre de Congrès. Les supporters n’en ont cure. Saint-Symphorien ne verra pas l’Euro, mais subira tout de même un lifting. Les travaux d’agrandissement débuteront en 2017 et devraient s’achever lors de la saison 2018-2019. Enième bonne nouvelle : Dominique Gros a décidé de céder, courant février, le stade Saint-Symphorien au conseil département de Moselle pour un euro symbolique. « Les collectivités n’ont plus vocation à gérer des stades de football. Cela doit relever du privé. » Un rachat qui devrait encore accélérer les travaux de rénovation du stade. Un club de Ligue 1 mérite ces efforts.
Citations extraites du Républicain Lorrain