- Espagne
- Edouard Mesnildrey
Tout aura été fait dans la précipitation. De l'officialisation de Julen Lopetegui sur le banc du Real Madrid la saison prochaine à son limogeage en passant par la nomination de son successeur, l'Espagne aura tourné à cent à l'heure ces dernières 48 heures. Si la Roja accouche d'une crise dont elle aurait évidemment préféré se passer, au moins tout est rentré dans l'ordre avec un minimum de flottement. Parant au plus pressé, Luis Rubiales, président de la fédération espagnole, a en effet nommé Fernando Hierro seulement quelques heures après avoir viré Lopetegui. Le désormais ex-directeur sportif de la sélection espagnole se retrouve donc bombardé numéro 1 à seulement deux jours du choc face au Portugal.
Le défi d'un grand Mondial
Evidemment, histoire d'apaiser les tensions et les esprits, pas question de taper sur Lopetegui. Suivant l'exemple de son président, Hierro préfère se concentrer sur les échéances à venir sans en faire des caisses sur les conditions de sa nomination. « C'est un beau défi, passionnant. Les circonstances sont telles qu'elles sont. J'ai la plus grande admiration et la plus grande affection envers Julen (Lopetegui) et son grand travail pendant ces deux saisons. Je lui souhaite le meilleur. »
Sans langue de bois, Hierro ne se voile pas la face mais garde confiance en son groupe : « On sait qu'on est très proches du match. Il faut être intelligent, cohérent et savoir que nous ne pouvons pas changer grand-chose d'ici à vendredi. On a un groupe de travail fantastique. Un groupe de garçons fantastique. » La Roja étant mondialement connue pour son style de jeu si reconnaissable, Fernando Hierro n'aura en effet pas trop de soucis à se faire sur ce point. Les joueurs espagnols ne devraient pas perdre leur football d'ici le lancement de leur Coupe du monde, mais rien n'est moins sûr concernant leur concentration après cette affaire qui aura ébranlé le football espagnol.
Fernando Hierro, nuevo director técnico de #España ????????, en conferencia de prensa: "No se puede tocar en dos días lo que lleva dos años de trabajo. Tenemos que ser inteligentes y coherentes. Hay un grupo y un equipo fantástico" pic.twitter.com/EwNGz9VaM9
— Círculo Central (@CCentral_ok) 13 juin 2018
« Mes premiers mots avec les joueurs ont été simples. Je leur ai dit que je pouvais les regarder les yeux dans les yeux. Que tout ce qui venait de se passer ne pouvait être une justification. On a de grands espoirs. Tout le monde sait que nous avons de grandes chances, ça reste l'objectif. » Pas d'excuses en cas de mauvais résultats donc, l'Espagne compte bien figurer parmi les favoris. Une chance pour Hierro et ses joueurs de montrer à tout le monde qu'une bête blessée n'en est que plus dangereuse. D'ailleurs, comme il le dit si bien lui-même : « Si l'on peut encore aspirer à un grand Mondial ? Si je n'en étais pas convaincu, je ne serais pas là. » Simple et concis, l'heure n'est pas aux grands discours.
L'urgence, c'est maintenant
Rien n'a cependant filtré sur la durée du mandat du colmateur de brèche Hierro. Les dernières informations laisseraient penser qu'il n'officiera que sur le temps que durera le Mondial de l'Espagne, ainsi qu'il l'a laissé entendre en conférence de presse : « Si je vais rester après la Coupe du monde ? Mon travail se résume au match du Portugal, après le suivant, le suivant, le suivant... [...] La clé, c'est de continuer comme c'était avant. Il faut tourner la page, être positifs. On a l'obligation d'être positifs. On a une grande chance. C'est ça le message. »
Et pour le soutenir dans sa tâche, Fernando Hierro pourra compter sur un renfort de poids en la personne de Carlos Marchena. L'ancien défenseur de la Roja (69 sélections, 2 buts) a en effet été libéré le temps de la Coupe du monde par son club de Séville pour occuper le poste d'adjoint. Loin de se la jouer perso comme un certain Real Madrid, le club andalou a volontiers laissé partir le membre de son staff technique pour « essayer d'aider le football espagnol de toutes les manières possibles. »
El #SevillaFC cede a @MarchenaOficial a la @SeFutbol
— Sevilla Fútbol Club (@SevillaFC) 13 juin 2018
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