Allemagne

L’Allemagne, pour ne plus avoir peur

La Mannschaft face à ses démons - Icon Sport
La Mannschaft s’avance ce soir vers un de ses plus grands défis : battre l’Italie lors d’une rencontre officielle pour continuer à croire au doublé Coupe du Monde-Championnat d’Europe. Et se débarrasser, une fois pour toutes, de ses vieux démons.

La peur. Vous connaissez tous ce sentiment particulier. Ce truc qui vous fait goutter les aisselles, vous donne chaud et vous procure quelques vertiges. Au soir de la victoire de l’Italie face à l’Espagne en huitièmes de finale de l’Euro lundi dernier (2-0), la populace d’Outre-Rhin est certainement passée par l’une de ces sensations. Le lendemain, la presse allemande balançait le mot qui allait être à la mode durant toute la semaine : « Angstgegner », littéralement « adversaire de la peur ». Car oui, les Allemands s’apprêtent à retrouver leur bête noire italienne. Une équipe qu’ils n’ont jamais battue en phase finale d’une grande compétition.

Le dernier affrontement entre ces deux mastodontes du football mondial remonte à l’Euro 2012. Après avoir disposé de la Grèce (4-2) en quarts de finale, les Allemands retrouvent les Italiens en demi-finale. Très vite, les Transalpins prennent le dessus sous l’impulsion de Mario Balotelli et ses pectoraux. A la pause, les hommes de Joachim Löw accusent deux buts de retard. Malgré une réduction du score tardive de Mesut Özil, les Allemands doivent logiquement s’incliner face à l’implacable réalisme des Azzurri (1-2).

Mais la douleur la plus vivace remonte à la Coupe du monde 2006. A domicile, le peuple allemand n’imagine rien d’autre qu’un quatrième sacre mondial. Une nouvelle fois, la « Nationalmannschaft » a rendez-vous avec son ennemi héréditaire italien au stade des demi-finales. Après un parcours sans éclat jusque-là, les Italiens s’avancent sans trop de certitudes tandis que les Allemands viennent de faire tomber les Argentins au tour précédent (1-1 a.p. 4-2 tab). L’affrontement est tendu et les deux équipes ont besoin de la prolongation pour se départager. Au terme d’une incroyable débauche d’énergie et à une minute de la fin de la rencontre, le défenseur Fabio Grosso vient battre Jens Lehmann pour donner l’avantage aux Italiens. Et dans les arrêts de jeu, Alessandro Del Piero adresse un coup de poignard en plein cœur de l’équipe allemande et de tout un peuple. L’Italie ira en finale et deviendra quelques jours plus tard championne du monde aux dépens de la France.

Espérons que les Italiens ne ramènent pas leur grain d’amertume.